Après Monster's Ball et Finding Neverland, le réalisateur Mark Forster a décidé de s'aventurer dans un tout autre style de film : le fantastique. C'est tout un défi pour celui qui nous a habitué à des drames plus humanistes. Dans Reste, le réalisateur s'amuse à jouer avec la réalité et l'illusion. Tourné entièrement à New-York, le film en déroutera plus d'un.
Le psychiatre Sam Foster partage sa vie avec Lila, une artiste qui a jadis été l'une de ses patientes. Pendant le congé d'une collègue épuisée, Sam doit s'occuper d'un cas très particulier, soit, celui d'Henry Letham. C'est un jeune artiste perturbé qui prévoit de se suicider la veille de ses 21 ans. Sam cherche à lui venir en aide, mais Henry ne cesse de lui échapper. S'ensuit d'une enquête des plus perturbantes pour Sam qui voit des phénomènes étranges se produire.
Dès le commencement du film, le réalisateur nous plonge dans un univers intemporel où le temps est gris, et dont les teintes de bleu et de vert sont très présentes. Débutant avec une séquence très impressionnante et très brutale d'un accident, Foster impose son style visuel. C'est un des points forts du film. Tous les changements de scènes sont faits avec une originalité propre, un peu comme Robert Lepage s'amuse à faire dans ses films. Plusieurs indices laissés par le réalisateur parsèment le film pour faire basculer son héros dans un véritable chaos psychologique, et nous avec. Car oui, Reste est magnifique visuellement et grâce à un montage très désordonné, le spectateur est autant déstabilisé que le personnage principal. Il est important de dire que Reste profite d'une trame sonore très propice au genre et par le fait même, très agréable à écouter.
Le scénario est loin d'être parfait et plusieurs écoutes sont nécessaires pour bien cerner l'étendue de cette aventure. Nous sommes constamment dans un univers évolutif qui change à chaque instant entre réalité et monde parallèle. On est surchargé d'information et les évènements s'accumulent à très grande vitesse sans que le spectateur n'ait le temps de tout bien comprendre. Il s'agit peut-être du but recherché par le réalisateur, mais en tant que spectateur, on a l'impression de s'égarer dans une histoire trop compliquée. Par contre, les acteurs s'en sortent très bien dans ce puzzle qui semble ne jamais finir. Ewan McGregor est efficace dans le rôle du psychiatre, Ryan Gosling interprète très bien le rôle du jeune suicidaire perturbé et Noami Watts, quoiqu'un peu effacée de l'ensemble, offre une prestation satisfaisante.
Après la projection de Reste, une très grande incompréhension sèmera votre esprit. Il est par contre intéressant de reparler du film et d'essayer de faire des liens. Grâce à un univers visuel très fascinant qui se raproche du vidéo-clip, et de bonnes prestations d'acteurs, Mark Forster peut-être fier d'avoir fait un film différent des ses autres productions. En soit, le film est très bon et saura satisfaire un public, mais ne fera pas l'unanimité.
Jonglant entre illusion et réalité, Reste nous plonge dans un univers très complexe qui en déroutera plus d'un, mais qui saura charmer par son visuel électrisant.
Contenu Partenaire