Le réalisateur Claude Lelouch, icône du cinéma français des années soixante avec Un homme une femme et Les uns et les autres, revient en force au grand écran avec un long métrage intitulé Le courage d'aimer. Reprenant quelques-uns des personnages qu'il a utilisé pour son film Les parisiens, Lelouch a déclaré vouloir se recentrer sur les héros dont il se sentait le plus proche. Du haut de ses soixante-huit ans et avec plus d'une trentaine de films à son actif, ce pionnier offre avec son dernier film une oeuvre touchante et réaliste.
Le film se concentre sur l'histoire de deux couples : l'un est celui que forment un chanteur des rues napolitaines et une jeune chanteuse débutante (Massimo Ranieri et Maïwenn Le Besco), et l'autre réunit une veuve, comédienne et châtelaine (Arielle Dombasle), et un nouveau riche fabricant de pizzas (Michel Leeb). De plus, des jumelles (incarnées par Mathilde Seigner) jouent les consolatrices sympathiques des hommes désespérés.
S'intéressant à la fois à la comédie dramatique et à la tragédie humaine, Le courage d'aimer est un mélange des genres. Le film a été réalisé de façon à nous concocter un amalgame de sentiments différents. C'est une palette d'émotions que nous livre le réalisateur. Le scénario, quoique classique, offre une vague de fraîcheur inhabituelle aux films français que nous sommes habitués de voir. C'est l'histoire de gens ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. Ajoutez-y une réalisation linéaire, mais efficace, usant de procédés stylistiques tels que le montage en parallèle et les flashs-back, parsemez le tout d'une horde d'acteurs talentueux qui semblent appartenir corps et âmes aux personnages, et pour finir, accentuez le tout d'une trame sonore exceptionnelle. Car oui, Le courage d'aimer est un film très musical. Certains des personnages, faisant carrière dans la musique, profiteront de cette visibilité pour exploiter leurs talents. Que dire de cette voix éblouissante que celle de Maïwenn Le Besco, qui, dès le premier regard, vous rendra éperdument amoureux.
Saluons au passage le coup de génie que cette immense mise en abîme qu'est le film au grand complet. Lelouch se met en scène en train d'élaborer son oeuvre. Une idée géniale qui en surprendra plus d'un.
Par contre, le film a quelques longueurs et certains personnages sont moins bien exploités que d'autres. C'est ce qui est dommage, car pour vraiment bien cerner l'ampleur de ce film, il faut avoir vu Les parisiens, qui était supposé être la première partie d'une trilogie nommée Le genre humain. Lelouch a conclu, en tournant le deuxième épisode, qu'un seul et même film serait l'idéal.
Le courage d'aimer est une oeuvre simple et complexe, naïve et mature à la fois. Lelouch peut être fier, malgré une carrière inégale, d'offrir au public une derrière oeuvre attachante qui, du même coup, nous réconcilie avec l'auteur.
Claude Lelouch signe avec Le courage d'aimer une dernière oeuvre intimiste sur l'amour, la trahison, le bonheur et la musique.
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