À chaque année, c'est la même chose : il faut revenir en arrière et chercher, fouiller pour tenter de se remémorer ce qui, dans les douze derniers mois, aura été le plus palpitant, le plus surprenant et le plus réussi dans les salles de cinéma. Avec plus de 200 visionnements en 2009, bien peu de films possiblement méritoires m'auront échappé, excepté peut-être A Single Man. Et comme on exige du critique de cinéma qu'il conseille et qu'il guide, il faut apporter une petite précision avant de commencer : un top 10 de l'année, c'est très subjectif, et les films qui s'y sont mérité une place y sont parce qu'ils proposent un peu d'audace et beaucoup d'efficacité, sans négliger le plaisir du cinéma. Comme les films admissibles sont ceux qui ont officiellement pris l'affiche au Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre, il faut exclure ce qui serait probablement le meilleur film de l'année, Le ruban blanc, de Michael Haneke, qui ne prendra l'affiche qu'en février.
Voyez les positions 10 à 6 du top 10, en cliquant ici.
5. Zombieland (critique d'Élizabeth Lepage-Boily)
À nouveau, un film qui est profondément ancré dans les stéréotypes de son « genre » mais qui refuse de s'en satisfaire. Humour et dérision sont au programme, ce qui rend encore plus excitant ce film de zombies irrévérencieux qui n'hésite pas à faire preuve d'audace (décidément un mot-clé) pour faire rire.
4. Fantastic Mr. Fox (critique)
Fantastic Mr. Fox n'est pas un film d'animation. En fait, oui, bien sûr, il l'est. Mais il ne s'y limite pas. Pour les enfants? Non, mais pas contre eux non plus. En plus de son humour délicieux et vif, il y a un certain charme à voir des marionnettes et des textures riches plutôt que des personnages informatisés et aseptisés.
Oeuvre titanesque autant dans ses résultats que dans ses ambitions et ses thématiques. Rarement a-t-on vu un film de super-héros aborder autant de questionnements philosophiques, rarement aura-t-on autant été convaincu par un « univers parallèle » aussi évocateur. Réussite sur toute la ligne, exigeante et audacieuse, qui est réservée à ceux qui ne se contentent pas de peu.
2. Il Divo
Incursion dynamisée dans les aléas de la politique italienne de Giulio Andreotti, de son incroyable mainmise sur le Parlement à ses ennuis judiciaires, le portrait proposé par Il Divo est vivant, incarné magnifiquement par Toni Servillo, et propose sans cesse un humour délicieux et percutant. Un sens inné du rythme et du cadrage; le cinéma parle même lorsqu'il ne dit rien. Inspiré et inspirant.
1. Inglourious Basterds (critique)
Le mot-clé : audace. Parce que Tarantino réécrit l'Histoire (pourquoi pas?), parce qu'il traite son spectateur avec respect (respect des langues maternelles, références cinématographiques), parce que les comédiens sont délectables et que le scénario atteint une virtuosité technique rarement vue, Inglourious Basterds se mérite la première place du top 10 des meilleurs films de 2009.
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