À chaque année, c'est la même chose : il faut revenir en arrière et chercher, fouiller pour tenter de se remémorer ce qui, dans les douze derniers mois, aura été le plus palpitant, le plus surprenant et le plus réussi dans les salles de cinéma. Avec plus de 200 visionnements en 2009, bien peu de films possiblement méritoires m'auront échappé, excepté peut-être A Single Man. Et comme on exige du critique de cinéma qu'il conseille et qu'il guide, il faut apporter une petite précision avant de commencer : un top 10 de l'année, c'est très subjectif, et les films qui s'y sont mérité une place y sont parce qu'ils proposent un peu d'audace et beaucoup d'efficacité, sans négliger le plaisir du cinéma. Comme les films admissibles sont ceux qui ont officiellement pris l'affiche au Québec entre le 1er janvier et le 31 décembre, il faut exclure ce qui serait probablement le meilleur film de l'année, Le ruban blanc, de Michael Haneke, qui ne prendra l'affiche qu'en février.
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10. Observe and Report (critique)
On avait classé Seth Rogen dans cette catégorie d'acteurs qui n'ont qu'un seul rôle et qui ne cessent de le rejouer encore et encore. Avec Observe and Report, il prouve autant son talent de comédien que l'incisive faculté d'observation sociale qui a donné certaines des meilleures comédies des dernières années. Un film drôle, mais aussi fortement ancré dans son époque et déstabilisant. Exactement comme on les aime.
9. Derrière moi (critique)
Ce deuxième long métrage de Rafaël Ouellet (encore son plus abouti à ce jour), fonctionne merveilleusement parce qu'il prône la cohérence. Une cohérence des personnages, du langage et des situations qui mène à une finale crève-coeur, efficace même si assez prévisible, et qui prouve que lorsqu'il est bien fait, le cinéma peut soutenir l'illusion requise à son visionnement. Un plaisir que malheureusement bien peu de gens ont vu.
8. Up in the Air (critique)
En plus de prouver une troisième fois qu'il a un sens du timing irréprochable, Jason Reitman parvient à maintenir le niveau de qualité auquel il nous a habitués. Même si la finale consensuelle de son film laisse un goût amer de déception, il ne faudrait oublier la candeur des personnages, l'efficacité des comédiens et l'intelligence des situations qui y ont mené. Beaucoup de talent, donc, dans ce film, et il est apparent.
Raymond Depardon propose, avec ce portrait documentaire d'agriculteurs des Cévennes vieillissants et nostalgiques, un film doté d'une émotivité à fleur de peau, mais surtout d'une patience et d'un respect de l'adage - bien souvent négligé - qui dit qu'il vaut mieux fermer sa gueule et laisser parler l'invité. Ce film illustre que même lorsqu'il ne parle pas, il en dit davantage. Fascinant, humble et respectueux.
6. (500) Days of Summer (critique)
Délicieuse comédie romantique profondément ancrée dans les stéréotypes du genre afin de mieux les contourner, (500) Days of Summer séduit par sa candeur et son intelligence. N'allez pas penser que Zooey Deschanel ait quoi que ce soit à voir là-dedans. Il faudra plutôt parler d'une grande conscience du cinéma, d'une force des dialogues... et ces yeux... Stimulant pour les sens et l'esprit.
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