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S.O.S Strangers Things.
Cette nouvelle manie de faire des suites tardives de films cultes faisant partie du Panthéon du septième art accouche souvent de films très dispensables (« Basic Instinct 2 » par exemple) mais aussi, plus rarement, de perles comme « Blade Runner 2049 ». En attendant un nouveau « Scream » vingt ans après, voici que l’on nous propose une suite au diptyque culte « S.O.S. Fantômes ». On oubliera le reboot féminin opéré il y a quelques années avec Kristen Wiig et Melissa McCarthy qui n’était pas déplaisant et bien moins vilain qu’on a bien voulu nous le faire croire mais qui n’était pas non plus une véritable suite. Suite que voici sous la houlette d’un metteur en scène à la fois évident et étonnant. Évident parce que Jason Reitman est le fils d’Ivan Reitman, metteur en scène des deux volets originaux mais aussi réalisateur de films plutôt comiques et populaires (« Evolution », « 6 jours, 7 nuits », ...) cependant pas toujours du meilleur goût (« Ma super ex » par exemple). Étonnant aussi car le fils Reitman est plutôt habitué au sérail du cinéma indépendant tendance Oscars. C’est tout de même le metteur en scène des excellents « Juno » ou « Thank you for smoking » ou du chef-d’œuvre méconnu « Last days of summer ». Le voir prendre la tête d’un blockbuster (à la base estival) relevait quelque peu de la curiosité et de l’incongru mais nous faisait espérer au meilleur. Soit un film qui actualise autant le concept qu’il ne lui rende hommage et le respecte. A ce niveau c’est tout bon et même plus encore malgré quelques imperfections et ratés.
Le choix de faire une suite majoritairement avec des enfants plutôt que des adultes pouvait sembler casse-gueule mais se légitime ici avec la présence des anciens pour passer le flambeau. Les années 80 sont à la mode comme jamais alors la production plonge les deux pieds joints dans la mouvance « Stranger Things ». C’est opportuniste mais cela colle parfaitement à cette suite d’un film sorti en plein milieu des eighties. On retrouve d’ailleurs un acteur de la série et pas mal de décors et d’accessoires y font penser. Ensuite de déplacer le contexte de la grande mégalopole de New York à un trou paumé rural, agricole et désertique de l’Oklahoma apporte un vent de fraîcheur en plus de décors naturels originaux et magnifiquement mis en valeur. La bande de jeunes acteurs est plaisante, il y a pas mal de moments drôles et de nouveaux personnages risquent de devenir aussi cultes que les pingouins de « Madagascar » ou les Minions. Il s’agit bien sur des petits marshmallows vivants qui sont clairement le petit plaisir inoubliable du film. Ils sont à mourir de rire bien que pas forcément nécessaires. Ensuite, l’intrigue est correcte et il est probable que le film plaise autant aux parents fans des premiers films qu’aux enfants les accompagnant, ce qui n’est pas toujours facile. C’est drôle, rythmé et enjoué. Le gros hic du film est malheureusement son final : banal de chez banal, un peu trop long et surtout doté d’un choix narratif peu éclairé. En effet, le film manque un peu de fantômes, la galerie d’ectoplasmes restant étrangement pauvre. Mais de choisir en méchant une sorte de déesse mythique éternelle des temps immémoriaux ne colle pas du tout avec le principe de « S.O.S. Fantômes », que ce soit dans l’état d’esprit comme visuellement. Cela mis de côté, cette suite sur le tard est plutôt réussie et la nostalgie de bon aloi fonctionne à plein régime, on passe un bon moment, entre émerveillement, amusement et jolis souvenirs.
Pour faire plaisir aux fans ? Ouain ! Pis !
J’ai adoré le film, j’ai passé une excellente soirée. Un bel hommage rendu à l’original.