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Prey (à raison)
Première chose et non des moindres vu la qualité indéniable de ce cinquième opus de la saga « Predator » : pourquoi diantre n’a-t-il pas eu les honneurs de la salle et se retrouve bazardé sur une plateforme de streaming?! Une honte envers les fans et la saga elle-même qui a vu tous ces épisodes sortir sur le grand écran. Un film de cette ampleur et descendant d’une telle saga, qui plus est magistral, ne devrait pas être relégué ainsi... Ceci mis de côté, on ne peut que vanter les mérites de cette énième suite qu’on n’attendait certainement pas si réussie. « Prey » enchaîne les aspects positifs et les surprises jubilatoires au point d’être une sacrée série B voire un excellent moment de cinéma de genre comme en voit malheureusement plus que très peu. Les morceaux de bravoure et scènes mémorables s’enchaînent sans temps mort et le script respecte le film initial sans pour autant sombrer dans la redite. L’aura de cette créature mythique est bien prise en compte mais le film n’oublie pas également de revisiter avec joie chacun des éléments mis en branle dans le film culte de John McTiernan il y a plus de trente ans.
Et quelle bonne idée que de faire un clin d’œil à la première suite (la meilleure après celle-ci et celle qui s’avère la plus sous-estimée). Exit le côté Z et prétexte du « Predators » de Nimrod Antal qui a subi les foudres des fans alors qu’il pouvait se voir comme un sympathique plaisir coupable mais surtout le gros accident industriel de Shane Black pour le quatrième et triste dernier épisode en date. Ici on assiste à un prequel où le Predator débarque au XVIIIème siècle dans le Nouveau monde en territoire comanche. Et notre chasseur de primes extraterrestre préféré de se frotter avec force et fracas non seulement au bestiaire du coin, mais aussi à des colons français à l’accent improbable et à une tribu indienne dont une jeune femme va être sa principale Nemesis. Excellente idée qui sera parfaitement exploitée en une heure et demie top chrono qu’on ne voit pas passer. En totale opposition avec la testostérone du premier et ses militaires virils et en total accord avec l’esprit féministe actuel, c’est à un duel femme des Premières Nations seule VS Predator d’un autre monde que nous convie Dan Trachtenberg (réalisateur du malin et tout aussi réussi « 10 Cloverfield Lane). Bon, bien sûr il y a d’autres affrontements sinon ce ne serait pas drôle et il manquerait de victimes. Et l’interprète de cette jeune indienne ne démérite pas dans le rôle, elle hypnotise l’écran et s’avère plus que crédible tout le long du film, à l’instar des péripéties et embûches mises sur son chemin et malgré son adversaire de taille.
La mise en place est brève, concise mais efficace et les plans du cinéaste sur la nature ferait presque penser à du Terrence Malick en moins poseur. On pense aussi forcément vu le contexte à « The Revenant » et les scènes choc, brutales et violentes vont se succéder pour notre plus grand plaisir. Parfaitement réalisées et chorégraphiées de manière impressionnante, les affrontements sont gores mais pas trop et surtout bourré d’idées, utilisant les facultés connues du Predator comme les techniques des indiens et la malice de l’héroïne pour nous offrir des séquences dantesques. Celle dans la brume qui voit le Predator décimer la colonie de français est déjà culte et fait se côtoyer l’horreur de la situation et le sublime du visuel. Celle de l’ours est clairement dingue et ainsi de suite. On enchaîne les moments de combats dignes des plus grands films de survie et l’arsenal tout comme la prestance du Predator sont parfaitement comprises et mises en avant. En bref, c’est excellent et Trachtenberg offre enfin aux fans la suite que ce monument du cinéma méritait. Bravo!
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