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OSS 117 toujours au top!
Comme cela fait plaisir de retrouver Hubert Bonnisseur de La Bath, notre espion français préféré. Même si les deux précédents opus datent d’il y a plus de dix ans, ce personnage intemporel n’a évidemment pas pris une ride sous les traits du toujours fringant Jean Dujardin. Il n’a ici rien perdu de sa verve et de son charme à la fois ridicules et légendaires. Et cela en dépit du temps passé depuis les deux autres volets et du changement de réalisateur, Michel Hazanavicius laissant sa place à Nicolas Bedos. Après avoir fait ses preuves avec deux excellentes comédies dramatiques (« Monsieur et Madame Adelman » et « La belle époque »), voilà que ce dernier s’approprie avec brio les nouvelles aventures de cet agent à l’humour si particulier. D’ailleurs, hormis le générique très réussi en hommage à tous les James Bond, cet opus s’éloigne un peu du pastiche de l’espionnage pour se focaliser sur l’humour plus référencé et second degré, ce qui est d’ailleurs plutôt réussi.
Et que cela fait du bien à une époque où l’on ne peut plus rien dire, ni rire de rien, de voir un personnage qui se permet presque tout. L’humour est toujours irrévérencieux au possible et surtout politiquement très incorrect et souvent amoral pour l’époque et que cela est jubilatoire car devenu si rare. Le film se situe en Afrique noire en pleine période post-colonialiste et c’est donc la porte ouverte à tout un tas de vannes joyeusement racistes, homophobes ou sexistes qu’un autre contexte ne permettrait plus aujourd’hui. Mais le propos reste clair : on est là pour rigoler, il n’y a rien à prendre au premier degré et ce personnage est une totale caricature assumée. On peut donc éclater de rire sans avoir peur d’une levée de boucliers bien-pensante. C’est osé mais cela reste toujours pétri de bonnes intentions et jamais synonyme de méchanceté gratuite. On rit autant des dialogues délicieusement ciselés, fins et bourrés de références tous azimuts que d’un comique de situation dû aux réactions incongrues d’un OSS 117 quelque peu dépassé. Des bons mots et des répliques qui claquent (les échanges avec le président africain en sont l’exemple parfait) et des séquences visuelles complètement loufoques et décalées comme cette fusillade absurde dans la savane forment le programme réussi de cette « Alerte rouge en Afrique noire ». On se régale et on rit de bon cœur, d’un humour devenu bien trop timide sur les écrans.
Et la bonne idée ici est d’ajouter Pierre Niney en nouvel agent bien plus au fait des nouvelles technologies et surtout bien plus intelligent et doué. Le décalage entre les deux personnages apporte un vent de fraîcheur à la saga et débouche sur une sacrée surprise en cours de route qui vaut son pesant de cacahuètes. Une séquence amenée à devenir culte. Pierre Niney, qui laisse dubitatif au début, se révèle au final un parfait contrepoids à Jean Dujardin toujours aussi parfait dans ce rôle. Sa tête d’idiot et ses réactions sont toujours aussi drôles. On ne s’en lasse pas. La tension homosexuelle entre les deux est également une des bonnes idées de ce troisième volet. Quant aux clins d’œil à #metoo ou ceux caractérisés par la méfiance envers Mitterrand et son supposé communisme, ils sont savoureux. On regrette que le dernier quart du film tire à la ligne et que ça tourne un peu en rond jusqu’à un final un tantinet décevant et expédié. Resserrer le montage sur la fin et proposer un final plus abouti aurait fait de ce nouvel opus une totale réussite. Ici on passe donc juste un bon moment et on ne dirait pas non à un quatrième vu que celui-ci, même si un peu différent, n’en demeure pas moins aussi réussi que les deux précédents volets.
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Plein de clichés comiques.
C'est un film d'humour à prendre avec légèreté, prenant de front une tonne de préjugés avec le manque de tact légendaire d'OSS117. On peut tout de même y lire quelques suggestions à la réflexion. J'ai adoré le film pour ses références historiques et cinématographiques. Aucun regret!