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Sieste du midi en apesanteur.
George Clooney n’aura pas su dompter ce genre si particulier qu’est la science-fiction. Surfant sur la vague actuelle du genre qui se pare de réalisme scientifique souvent pour nous mettre en garde quant à la fin de notre espèce, « Minuit dans l’univers » est une âpre déconvenue pour le spectateur. Loin de ses modèles comme l’immense « Gravity » (pour lequel Clooney partageait l’affiche avec Sandra Bullock) ou le poétique « Interstellar », son nouveau film en tant que metteur en scène est bien trop désincarné et peu palpitant pour nous satisfaire. Le film est scindé en deux parties bien différentes qui ne se rejoignent qu’à la toute fin et ne se répondent que très rarement et plutôt mal. Cette narration boiteuse à laquelle on ajoute quelques flashbacks ne parvient jamais à nous captiver et éveiller notre intérêt. De plus, des zones d’ombre quant au sort de la Terre et de ses habitants nous frustrent davantage qu’elles n’entretiennent le mystère.
Le long-métrage a pour lui une belle direction artistique et des effets spéciaux convaincants. Agréable à l’œil, « Minuit dans l’univers » se dote de quelques plans magnifiques en Arctique comme dans l’infini de l’espace. On retiendra notamment le design du vaisseau spatial revenant de la planète à coloniser et ces lumières si particulières au pôle Nord. Clooney a su mettre en scène, à grand renfort de budget, un futur spatial crédible et probant en plus d’être esthétique. Mais pour le reste c’est l’encéphalogramme plat. Et on doit avouer qu’il manque clairement et tout autant de péripéties à son voyage spatial qu’à son survival dans le froid polaire. Pour le premier on a droit à une sortie dans l’espace molle et pas très originale qui ne procure ni frisson ni tension tandis que pour le second on assiste à une chute dans l’eau glacée tout aussi peu surprenante et qui ne dégage aucune peur ni tension.
Le problème de ce « Minuit dans l’univers » est là : on regarde ce film sans aucune passion, ni aucun engagement. Il nous plonge dans une torpeur pour ne jamais vraiment nous en sortir à l’exception de quelques séquences jolies à regarder. Tout semble désincarné dans ce film froid et lancinant. C’est un comble pour un long-métrage censé être humaniste, surtout que tous les personnages manquent de chair et de consistance, leur psychologie n’est jamais vraiment fouillée et il leur manque clairement d’épaisseur. Une épaisseur qui aurait permis de s’attacher à eux, de s’identifier et de faire surgir l’émotion. Et à ce niveau c’est le même constat : on reste totalement de marbre, hormis peut-être lors de la surprise finale, qui se devine cependant assez vite. Oui les dernières séquences sont touchantes et, avec un certain panache onirique, elles nous cueillent in extremis. Cependant c’est bien trop peu pour un film de ce calibre qui reste une déception. Un véritable rendez-vous manqué avec un genre auquel ce film n’apporte strictement rien de nouveau.
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