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Little Dogs.
Bonne idée de faire tourner de nouveau ensemble George Clooney et Brad Pitt qui n’avaient pas partagé l’écran depuis quinze ans et le « Burn after reading » des frères dans quelques séquences et, si on remonte à plus loin et plus de temps d’écran, avec la saga des « Ocean’s ». C’est donc Jon Watts, réalisateur de la trilogie « Spider-Man » pour le Marvel Cinematic Universe, qui a eu l’idée et les réunit à nouveau pour un mélange de polar et de comédie presque à l’ancienne tant ce genre de films fait penser à un certain cinéma de la fin des années 90 voire du début des années 2000. Les deux grands acteurs, aussi célèbres pour leurs rôles que pour leur charme inné ont une complicité à l’écran indéniable et « Wolfs » va tenter de capitaliser dessus. Un peu trop peut-être. Et si la séquence d’introduction dans la chambre d’hôtel qui pose les enjeux et les présentent comme des nettoyeurs de scène de crime est très réussie et intrigante augurant du meilleur pour la suite, le reste du long-métrage est bien moins heureux et capitalise presque uniquement sur leur association. Ce qui ne suffit malheureusement pas.
Alors oui, quelques bons dialogues et situations amusantes les mettent en valeur par instants on ne peut le nier. Leur opposition, la jalousie qui les met en compétition puis leur entente attendue occasionne un paquet de séquences agréables mais tout cela ne suffit pas à faire un bon film. Et l’un comme l’autre semblent paradoxalement contents d’être là tout autant qu’en vacances. En gros, les deux comédiens ne prennent pas de risques, semblent faire le minimum syndical et on peut reprocher à « Wolfs » de ne pas avoir un script qui creuse et tranche plus leurs deux personnages aux caractères finalement fort semblables. Et s’ils enfourchent ces deux personnages comme un cavalier monterait à cheval, la prise de risque est minime et l’investissement véritable laisse à désirer. On se rattrape sur la manière dont Watts filme un New-York nocturne et enneigé en période de Noël. Racée et raffinée, sa mise en scène est de toute beauté, filmant la ville de qui ne dort jamais de manière interlope et assez originale sans pour autant inventer quoi que ce soit. Mais visuellement c’est plutôt réussi et pertinent.
Avec « Wolfs » c’est davantage du côté de l’histoire que le bât blesse. Assez captivante dans ses prémisses, elle finit vite par tourner en rond et devenir quelque peu triviale et basique. Une affaire de drogue, de gangsters et de faux-semblants déjà vue mille fois ailleurs qui rend ce long-métrage finalement tout à fait classique et générique. À tel point que le fin mot de l’histoire nous stimule de moins en moins plus les minutes passent. Et le peu de séquences d’action qui garnissent cette errance nocturne qui voudrait se la jouer « Midnight Run » ne sont guère palpitantes. Alors quand le script nous assène une pirouette finale en forme de retournement de situation inattendu, on a déjà décroché, pressé que le film finisse. Et cette pirouette de scénario est tellement tarabiscotée et expliquée à l’emporte-pièce qu’elle assène une balle dans le pied à un film déjà pas terrible et décevant sur bien des aspects. Les retrouvailles de ces deux grands acteurs méritaient un bien meilleur écrin que ce polar vaguement drôle qui sera vite oublié.
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