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Le temps de l'incompréhension.
James Gray est un grand auteur, c’est indéniable. On l’a connu avec ces grands polars feutrés et chics aux faux airs de tragédie grecque contemporaine tels que les excellents « The Yards », « La Nuit nous appartient » ou même « Blood Ties ». Hormis ce volet très axé sur le banditisme qui semble être la colonne vertébrale de son œuvre, il a fait quelques incursions aussi dans les genres dramatiques (« The Immigrant ») et romantique (« Two lovers ») avec toujours l’ombre de ces polars qui planaient au-dessus. Puis gros virage il y a quelques années, comme s’il avait fait le tour de la question. L’auteur nous a offert deux œuvres massives et très ambitieuses : un film d’aventures très psychologique et particulier que l’on n’avait détesté (« The Lost City of Z ») et un grand film de science-fiction minimaliste et désespéré que l’on avait adoré (« Ad Astra »). Aujourd’hui, il nous livre son film le plus personnel, en partie autobiographique puisqu’il nous conte une partie de son enfance sous forme d’un récit initiatique et d’apprentissage. Avec, en filigrane, une peinture des eighties new-yorkaises et de nombreux courants qui y sont rattachés, de la montée du libéralisme sauvage sous la présidence de Ronald Regan à une autopsie du racisme systémique et des rapports de classe. Une œuvre à la fois monstre et minuscule qui semble en imposer et qui étrangement emballé la presse professionnelle mais visiblement pas le public. Et on se range du côté de ce dernier tant « Armageddon Time » n’a rien d’extraordinaire.
On ne peut pas reprocher grand-chose sur la forme, très appliquée, comme toujours chez Gray. D’autant plus qu’il s’est entouré de l’un des plus grands directeurs de la photographie en activité, Darius Khondji. Les images sont donc très belles mais pas non plus renversantes. La reconstitution de l’époque est belle et simple sans en faire trop dans un excès d’accessoires ou de décors. On peut en dire même sur les acteurs, des vétérans comme Anthony Hopkins aux jeunes enfants, tous très bien. C’est plus dans la teneur de ce récit qui peine à réellement nous captiver sur les deux heures qu’il dure que l’on tique. On est même souvent à la limite de s’ennuyer. Et tout cela est très sentencieux, notamment dans chaque leçon de vie procuré par les parents ou le grand-père. Mais, surtout, on suppose que Gray aurait voulu que le spectateur soit ému par ce qui se déroule à l’écran mais il n’en est rien. C’est comme si on assistait à une réunion de famille qui n’est pas la nôtre ou que l’on feuilletait un album photo d’étrangers. On reste en dehors de ce qui se joue. Et les grandes thématiques abordées par le film sont importantes mais la manière de faire est classique et n’apporte pas de grandes pierres à l’édifice des œuvres contestataires et/ou engagées. C’est même plutôt fait en catimini. Alors, poliment certes, mais avec « Armageddon Time », on demande à mister Gray pour passer notre tour et on espère le retrouver dans une œuvre plus fédératrice ou dans un nouveau genre pour une tentative de transcendance comme il sait si bien nous les offrir.
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pré adolescence
Vu en avant-première . Un film tout en longueur avec peu d'action mais des intéractions entre un finissant du primaire et les adultes de son entourage qui lui feront découvrir les réalités de la vie en 1980 .