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Jolie petite chinoiserie.
« The Farewell » soulève plein de questionnements intéressants et le fait sur le ton de la comédie dramatique plutôt légère en dépit d’un sujet assez triste. En l’occurrence, doit-on mentir à quelqu’un qui va mourir pour lui assurer des derniers temps heureux? Vaste question à laquelle le film a la bonne idée de ne pas apporter de réponse définitive et finalement stérile car laissée à l’appréciation de la sensibilité de chacun. Le scénario et les situations qu’il présente permettent au spectateur de se faire ses propres avis et jugement en donnant juste des clés de réflexion. Mais ici, on parle aussi de déracinement, du poids des traditions ou encore du choc des cultures entre la Chine et les Etats-Unis. Des thématiques variées et intéressantes assez bien traitées mais pas toujours bien approfondies, juste écornées pourra-t-on dire pour certaines.
La force première de Lulu Wang est donc de ne porter aucun jugement et de toujours rester dans la finesse et la subjectivité. En somme, de présenter les sujets qu’elle aborde avec finesse, sans jamais forcer le trait. « The Farewell » est en grande partie autobiographique comme on peut le discerner grâce à un encart précédant le film nous informant que l’histoire est tirée d’un mensonge réel et confirmé à l’apparition du générique de fin par un bonus dont on taira la teneur (attention on n’est pas non plus dans un Marvel!). Et cela se sent dans les rapports entre les personnages et de nombreux petits détails qui respirent le vrai. On apprécie également la nostalgie qui se dégage de certains plans, sur une Chine en pleine transformation (dans le mauvais sens), sur un passé révolu ou encore sur l’éloignement entre les membres d’une famille. La musique, qui est à la fois singulière et en même temps du genre à déjà avoir été entendue ailleurs sans savoir où, aide beaucoup à cela.
En revanche, si tout semble plein de perspicacité et de justesse, il faut avouer que la mise en scène est un peu tristounette à quelques saillies d’originalité parsemées de-ci de-là. Mais, surtout, il y a un manque flagrant de rires en dépit de dialogues plutôt bien ciselés même si l’humour n’est pas la vocation première du long-métrage. Quant à l’émotion, si elle affleure par instants, elle ne nous étreint pas véritablement malgré le renfort parfois un peu lourdingue de la musique par derrière. Et l’interprétation de Awkwafina dans le rôle principal manque clairement de nuances. « The Farewell » reste cependant un sympathique petit moment, une gentille chronique qui aurait gagné à être à la fois plus drôle, plus émouvante et plus creusée sur les sujets qu’elle aborde. Mais elle n’en demeure pas moins sincère, rythmée et plaisante.
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