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Ciné des années 80.
D’aucuns diront que ce film manque de spontanéité. Qu’il semble calibré du début à la fin et du scénario à la musique en passant par ces thématiques et son contexte pour être un bulldozer à récompenses. Ils n’auront pas totalement tort mais cela n’enlève absolument rien à sa réussite et sa beauté plastique. Et peut-être qu’en effet, le script manque d’aspérités et d’un véritable fil conducteur. Cependant, à l’image de son précédent film, le tout aussi visuellement somptueux et techniquement impressionnant « 1917 », Sam Mendes se pose définitivement comme un esthète du cinéma. Et s’il soigne plus la forme que le fond, la première est clairement sublime et le second n'est pas non plus aux abonnés absents. « Empire of light » est donc, en dépit de ses velléités de reconnaissance par les institutions cinématographiques, un très beau film.
Quand on regarde dans le rétroviseur, à la vue de la filmographie du cinéaste, on se rend compte que, peu importe le genre abordé, ses images vont le magnifier. Et cela même si le film est moyen ou décevant, ce qui demeure un fait rare chez le réalisateur qui peut tout de même se targuer d’un palmarès composé de « American Beauty », « Skyfall », « Les Noces rebelles » ou « Les Sentiers de la perdition »; on ne voit donc que « Away we go » comme une œuvre plus mineure. Et bien aidé par Roger Deakins, le directeur de la photographie de, entre autres, « Blade Runner 2049 » ou « Sicario » et déjà à l’œuvre sur « 1917 ». Il nous peaufine des images qui enchantent notre rétine. De l’ouverture du film, apaisée et enchainant les superbes plans sur ce vieux cinéma des années 80 en passe d’ouvrir pour sa première séance, à un magnifique feu d’artifice de Nouvel An ou à la découverte des zones secrètes de l’endroit, le spectacle visuel est complet. C’est comme si « Empire of Light » était une succession de clichés photographiques d’artistes avec pour thème le cinéma de cette époque. Rien que pour cela, le film vaut le détour. Mais ce n’est pas tout : Olivia Colman livre encore une fois une prestation d’une force et d’une finesse incontestable. Ce portrait de femme fragile et un peu schizophrène qui va s’éprendre d’un jeune homme de couleur lui doit beaucoup au niveau des émotions.
Le décor de ce cinéma qui a pignon sur le front de mer est parfaitement optimisé et le récit nous tient malgré sa minceur et son manque de développements. Il est vrai que le discours sur le racisme est quelque peu forcé et que la morale qui va avec est prodiguée de manière un peu trop démonstrative. Pareillement, les scènes voulant rendre hommage au cinéma sont tellement marquées qu’elles s’apparentent à des passages obligés, manquant de naturel. Et de ce fait, la magie souhaitée n’opère pas forcément. En tout cas dans ces moments-là. Mais elle fonctionne à d’autres moins attendus comme lors de ce baiser volé sur le toit ou quand Hilary regarde pour la première fois un film dans le cinéma où elle travaille. Et l’émotion n’est pas en reste, notamment sur la fin à travers quelques séquences poignantes (celles à l’hôpital). « Empire of light » n’est peut-être pas le chef-d’œuvre voulu et/ou annoncé mais il c’est une œuvre de haute couture formelle et qui nous fait cependant passer un beau moment de cinéma dans un cinéma et sur le cinéma.
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Ciné des années 80.
D’aucuns diront que ce film manque de spontanéité. Qu’il semble calibré du début à la fin et du scénario à la musique en passant par ces thématiques et son contexte pour être un bulldozer à récompenses. Ils n’auront pas totalement tort mais cela n’enlève absolument rien à sa réussite et sa beauté plastique. Et peut-être qu’en effet, le script manque d’aspérités et d’un véritable fil conducteur. Cependant, à l’image de son précédent film, le tout aussi visuellement somptueux et techniquement impressionnant « 1917 », Sam Mendes se pose définitivement comme un esthète du cinéma. Et s’il soigne plus la forme que le fond, la première est clairement sublime et le second n'est pas non plus aux abonnés absents. « Empire of light » est donc, en dépit de ses velléités de reconnaissance par les institutions cinématographiques, un très beau film.
Quand on regarde dans le rétroviseur, à la vue de la filmographie du cinéaste, on se rend compte que, peu importe le genre abordé, ses images vont le magnifier. Et cela même si le film est moyen ou décevant, ce qui demeure un fait rare chez le réalisateur qui peut tout de même se targuer d’un palmarès composé de « American Beauty », « Skyfall », « Les Noces rebelles » ou « Les Sentiers de la perdition »; on ne voit donc que « Away we go » comme une œuvre plus mineure. Et bien aidé par Roger Deakins, le directeur de la photographie de, entre autres, « Blade Runner 2049 » ou « Sicario » et déjà à l’œuvre sur « 1917 ». Il nous peaufine des images qui enchantent notre rétine. De l’ouverture du film, apaisée et enchainant les superbes plans sur ce vieux cinéma des années 80 en passe d’ouvrir pour sa première séance, à un magnifique feu d’artifice de Nouvel An ou à la découverte des zones secrètes de l’endroit, le spectacle visuel est complet. C’est comme si « Empire of Light » était une succession de clichés photographiques d’artistes avec pour thème le cinéma de cette époque. Rien que pour cela, le film vaut le détour. Mais ce n’est pas tout : Olivia Colman livre encore une fois une prestation d’une force et d’une finesse incontestable. Ce portrait de femme fragile et un peu schizophrène qui va s’éprendre d’un jeune homme de couleur lui doit beaucoup au niveau des émotions.
Le décor de ce cinéma qui a pignon sur le front de mer est parfaitement optimisé et le récit nous tient malgré sa minceur et son manque de développements. Il est vrai que le discours sur le racisme est quelque peu forcé et que la morale qui va avec est prodiguée de manière un peu trop démonstrative. Pareillement, les scènes voulant rendre hommage au cinéma sont tellement marquées qu’elles s’apparentent à des passages obligés, manquant de naturel. Et de ce fait, la magie souhaitée n’opère pas forcément. En tout cas dans ces moments-là. Mais elle fonctionne à d’autres moins attendus comme lors de ce baiser volé sur le toit ou quand Hilary regarde pour la première fois un film dans le cinéma où elle travaille. Et l’émotion n’est pas en reste, notamment sur la fin à travers quelques séquences poignantes (celles à l’hôpital). « Empire of light » n’est peut-être pas le chef-d’œuvre voulu et/ou annoncé mais il c’est une œuvre de haute couture formelle et qui nous fait cependant passer un beau moment de cinéma dans un cinéma et sur le cinéma.
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