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Rythme et langage technique.
Ce film de guerre historique, vaguement rétro dans l’âme sur le fond mais très moderne sur l’aspect technique, est symptomatique du vrai premier creux que subit la carrière de l’acteur Tom Hanks depuis une dizaine d’année. En effet, c’est l’un des plus grands et populaires acteurs américains, à l’instar d’une Meryl Streep pour le pendant féminin, qui peut se targuer d’une filmographie qui frôle le quasi sans-faute jusqu’à il y a une dizaine d’années. Son seul véritable grand film durant cette période était d’ailleurs en duo avec l’actrice pour l’excellent film d’investigation de Steven Spielberg, « The Pentagon Papers ». Et on peut aussi rajouter l’excellent biopic « Elvis » où il ne jouait qu’un second rôle. Mais sinon, comme ce « USS Greyhound : la bataille de l’Atlantique », il nous livre beaucoup de films corrects mais certainement pas mémorables ou amenés à devenir des classiques comme il nous en offrait régulièrement avant.
Ici, ce qu’on trouve le plus étonnant de prime abord c’est la très courte durée du long-métrage : à peine une heure et demie. Ce qui est tout à fait courant pour plein de long-métrages, comédies en premier lieu, l’est beaucoup moins pour un film de guerre à gros budget. On se demande s’il n’y a pas eu de grosses coupes ou problèmes au montage. En effet, « USS Greyhound : la bataille de l’Atlantique » laisse une impression d’inachevé et semble manquer de développements. Il se concentre essentiellement sur des enjeux de bataille navale et d’opérations maritimes pour protéger les convois de marchandises pour les Alliés contre les U-Boot allemands (sous-marins ou bateaux). Quasiment pas de prologue ou de séquences d’introduction si ce n’est quelques encarts au début et une seule et unique scène entre le personnage du capitaine du navire titre joué par Hanks et sa femme (pauvre Elizabeth Shue qui n’a pas grand-chose à jouer). Et pareillement l'épilogue est expédié à la vitesse de la lumière tout comme aucun second rôle ne sera creusé, tous de simples exécutants au sein du navire.
À la vue du résultat final, on ne peut s’empêcher de se demander si on est bien face au produit fini imaginé par les producteurs initialement. Dans ce film nautique très rythmé (on ne pourra rien reprocher sur ce point) et bourré de tension (pareillement on ne peut nier cette qualité), il faudra pourtant compiler durant la totalité de la projection avec des dialogues la plupart du temps incompréhensibles pour tout néophyte en langage maritime et guerrier. Probablement par souci d’authenticité, le langage technique employé ici est réaliste mais clairement impossible à décrypter. On a donc une heure et demie d’échanges verbaux nébuleux assénés à un rythme constant. Pas fait pour tout le monde en somme. Mais l’inconnu Aaron Schneider nous gratifie de quelques plans magnifiques (les aurores boréales surplombant les explosions sous-marines dans un camaïeu de couleurs stupéfiant) et séquences bien négociées comme celle de cette torpille frôlant la coque du bateau. Mais on sent que le cinéaste manque de métier et semble ne pas savoir montrer autre chose que l’expression des techniques de guerre navale. Pour amateurs même si « USS Greyhound : la bataille de l’Atlantique » n’est pas non plus déplaisant.
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