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Correct
Je n'ai pas eu l'effet d'émerveillement escompté avec ce film, mais ça reste un bon divertissement. Genre de film que j'écouterais plutôt à sa sortie sur une plateforme.
AI à défaut d'IA.
En voilà un sacré grand écart pour l’acteur devenu réalisateur John Krasinski! L’instigateur de la saga à succès « Sans un bruit », au concept horrifique et science-fictionnel simple, efficace et génial, a préféré laisser la mise en scène du troisième épisode (un antépisode) à un autre pour s’atteler à celle d’un film pour toute la famille. Et le projet était, à la base, plutôt excitant il faut l’avouer. Entre le mélange de prises de vues réelles et de personnages animés et une histoire qui planche sur les amis imaginaires des enfants, il y avait de quoi nous livrer un petit bijou du genre pour petits et grands alliant le merveilleux et une belle réflexion sur l’enfance. Malheureusement les meilleures intentions, aussi louables et alléchantes soient-elles, n’accouchent pas toujours des meilleurs résultats. Et si « Blue et Cie, amis imaginaires » est plastiquement irréprochable, le fond est plus maladroit et mal fichu.
Le problème majeur du long-métrage vient probablement de son script qui s’avère frustrant tant il y avait à faire, à dire et à montrer sur un tel sujet et qu’il reste en surface de beaucoup de choses. Les moments d’émerveillement sont trop courts; par exemple la découverte de l’hospice des AI (ou Amis Imaginaires et non Intelligence Artificielle) est plutôt bien ficelée mais bien trop courte et servie un peu trop tôt dans le film. Quant à la progression narrative et dramatique de l’histoire, elle navigue à vue, le script avançant par à-coups, amorçant des pistes et intrigues sans vraiment les développer. Il en résulte un sentiment d’inachevé et brouillon malgré un discours convenable (et attendu) sur le besoin de garder son âme d’enfant. En revanche, le final plus ou moins surprenant (si on y réfléchit, il se révèle logique) est de toute beauté et fait enfin naître l’émotion qui manquait au film. Mais bien trop tard.
Les acteurs ne sont pas en faute. Ryan Reynolds est à sa place dans un rôle qui lui va comme un gant tandis que la jeune Cailey Fleming apporte la maturité et la malice nécessaire au rôle principal. La qualité première de « Blue & Cie, amis imaginaires » (un titre français volé à « Monstres & Cie », tout comme l’ami imaginaire vedette du titre, photocopie de Sullivan du film Pixar) est sans conteste son impeccable travail visuel. La mise en scène de Krasinski est légère et virevoltante tandis que les effets spéciaux mettant en scène cette faune d’amis imaginaires plus étranges les uns que les autres est à la pointe de la technologie en la matière. Le mix entre l’animation et le film live est parfaite, il n’y a rien à redire. On aurait d’ailleurs aimé en voir plus puisque c’est tout de même la base du film. Davantage de séquences avec certains d’entre eux aurait également amené plus d’humour, mais même à ce niveau c’est un peu chiche. Enfin, cette production souffre d’avoir la bobine entre deux publics : trop réflexif pour les enfants et trop puéril pour les adultes, ce traitement quelque peu batard sans le vouloir est peut-être aussi la raison de cette déception. Au final, le film ne nous a pas touché ou émerveillé autant qu’attendu. Bref, on n’a pas retrouvé notre âme d’enfant malgré la bonne volonté derrière.
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