Tom Cruise est de retour pour un troisième Mission: Impossible plus en forme que jamais. Et là il va courir, sauter, voler, tirer... et surprendre, dans un film qui est pleinement satisfaisant, mais complètement masculin.
Le créateur des séries Alias et Lost, J.J. Abrams, fait son entrée dans le monde du cinéma par la grande porte, d'abord par la responsabilité qu'on lui confie d'affranchir une franchise profondément handicapée par un deuxième film si mince qu'on risque de ne pas le voir. Il fait amende honorable, pourtant, et réalise un film qui n'oublie pas qu'il est le premier de la saison estivale. Et il lance les hostilités en grand.
Ethan Hunt est sur le point de se marier avec Julia et est devenu entraîneur pour les recrues de l'agence top secrète IMF. Sauf que quand une de ses anciennes élèves est capturée, il doit reprendre du service et aller la sauver. Sur le point d'y parvenir, il échoue pourtant. Et désirant obtenir sa vengeance auprès de son assassin, un trafiquant d'armes, il va se lancer à sa poursuite.
L'intrigue s'avère plus complexe qu'attendue, et les revirements sont la plupart du temps suffisamment bien amenés pour qu'ils ajoutent au plaisir au lieu de le saboter. S'agit tout de même pas de mettre son cerveau au défi, mais plutôt d'apprécier passivement qu'on nous raconte une histoire qui a, pour une fois, une certaine cohérence et une certaine crédibilité (bien mince, vrai, mais les règles sont établies et respectées).
Un film d'été comme Mission : Impossible 3 implique explosions, poursuites, jolies voitures et jolies dames. Il y a tout ça, bien sûr, dans le film d'Abrams, mais encore plus, incluant des revirements scénaristiques pertinents et souvent imprévisibles. Il y a aussi tout ce qu'on attend sans l'avouer : des personnages secondaires cabotins, des gadgets, des traîtres, des malentendus et des paysages exotiques et diversifiés.
Tom Cruise enfile le costume d'un Ethan Hunt plus aventurier qu'auparavant, et moins assuré. Il apparaîtra même vulnérable à plusieurs reprises. On notera plus facilement sa condition physique que son implication en tant qu'acteur mais tout de même, son charisme fonctionne toujours dans les moments les plus drôles comme dans les plus émotifs. Son adversaire Philip Seymour Hoffman prouve qu'il peut incarner au grand écran l'écrivain américain Truman Capote (qui lui a valu un Oscar), et un méchant, cruel, sadique et unidimensionnel trafiquant d'armes avec la même crédibilité. Incroyable performance, incroyable intensité.
On n'irait pas jusqu'à dire que Mission : Impossible 3 est un film nécessaire ou inoubliable. Le film est conscient d'utiliser une recette éculée et tente apparemment de la respecter en insérant tous les éléments nécessaires pour satisfaire les attentes. Et dans cette optique, on parle d'un succès sur toute la ligne. Tout le reste, c'est un boni, aussi bien en profiter tant qu'on y est. Mission : Impossible 3 nous dit que l'été - au moins cinématographique - est bel et bien commencé, et que s'il continue comme ça, il sera pleinement satisfaisant.
On ne peut pourtant pas dire que Mission : Impossible 3 ne connaît pas sa force, parce que franchement, ce film sait ce qu'il est, connaît l'étendue de ses perspectives commerciales et sait que tous les éléments sont là pour assurer son succès.
Tom Cruise est de retour pour un troisième Mission: Impossible plus en forme que jamais. Et là il va courir, sauter, voler, tirer… et surprendre, dans un film qui est pleinement satisfaisant.
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