Une comédie à l'humour bien particulier, très bien ficelée mais qui demeure bien trop près de ses origines théâtrales. C'est du théâtre dynamique, quoi qu'en disent les 1100 plans que contient le film, ce qui donne la chance aux acteurs de se faire remarquer. Ils sont la richesse principale de la grand majorité de ces plans qui, mis ensemble, s'avèrent une agréable comédie.
Le cinéma s'inspire du théâtre et y a souvent été comparé depuis ses débuts il y a cent ans. Rien n'indique que les choses vont changer, le cinéma trouve encore quelques-unes de ses meilleures et plus originale idées sur les planches du monde entier. Cette fois-ci, la pièce de George F. Walker, Le génie du crime, réalisée pour 500 000 $ et tourné en numérique, fait partie d'un série de six à se dérouler dans un motel. Les acteurs se distinguent particulièrement dans ce huis-clos entre la comédie noire et de situation.
Deux criminels prônant la non-violence, Rolly et son fils Stevie, attendent dans un motel l'arrivée de leur patronne, Shirley. Cette dernière les a engagés pour mettre le feu au restaurant d'un compétiteur, mais les deux malfrats ont plutôt choisi de kidnapper la cuisinière du restaurant, qui est en fait la fille de Mike Castle, le caïd qui a commandé l'incendie.
Le génie du crime base son humour sur l'amateurisme de ses personnages. Frappés d'imbécillité chronique, la plupart ne comprendront jamais ce qui se passe dans cette chambre de motel. Parce qu'on n'en sortira presque jamais, sinon par clins-d'oeils, et c'est bien dommage. On comprend bien sûr que le théâtre rapporte au lieu de montrer, mais au cinéma, lorsqu'on adapte, il faudrait profiter de l'occasion qu'on a de montrer les choses, d'ajouter à la pièce originale ce qui lui manquait maintenant qu'on n'a pas les mêmes contraintes. Reste que cela n'enlève rien à l'immense talent de la distribution, à leur complicité et à leur sens aiguisé de la comédie. Le film a des qualités toutes théâtrales : sa distribution et son texte.
Gilles Renaud et Patrick Drolet en tête, la distribution se donne une réplique bien rodée, précise et rigoureuse. Ces deux-là incarnent des personnages réalistes et attachants, tandis qu'Anne-Marie Cadieux et Julie LeBreton prêchent plutôt par l'excès; un excès tout-à-fait justifié et bien transposé à travers l'écran. Elles servent plutôt à rappeler l'urgence de la situation, tandis que les personnages parlent de leurs problèmes avec légèreté et frivolité. Reste qu'on retrouve certains moments très efficaces comiquement, grâce à la complicité qui se développe dans le groupe. François Papineau, en concierge alcoolique, tire aussi son épingle du jeu entre trouvant le ton juste à donner à son personnage, récurrent au théâtre comme au cinéma et si facilement redondant.
La réalisation de Louis Bélanger s'efface, et c'est là sa plus grande qualité, pour laisser toute la place aux acteurs, qui sont ici tout à tour sous les projecteurs avec un monologue livré, à chaque fois, avec une grande efficacité.
Le film a quelques faiblesses mais surtout des moments forts et, comme dans une thérapie de groupe, on en sort fringant, encouragé par la comparaison et heureux. Amèrement bouffon et tragiquement comique, le film de Louis Bélanger sait conserver le bon ton pour être une comédie de grande qualité, qui remplit bien toutes ses prétentions. Du théâtre sur l'écran donc plus accessible, mais du théâtre quand même.
Une comédie à l'humour bien particulier, très bien ficelée mais qui demeure bien trop près de ses origines théâtrales. C'est du théâtre dynamique, quoi qu'en disent les 1100 plans que contient le film, ce qui donne la chance aux acteurs de se démarquer. Ils sont la richesse principale de la grand majorité de ces plans.
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