Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Femme d'exception pour film pas exceptionnel!
Gentiment tiède ! C’est le ressenti un peu décevant qui nous vient en premier à la vision de ce biopic sur cette grande dame qu’est Ruth Bader Ginberg, une femme qui a fait considérablement avancer la cause des femmes aux Etats-Unis et dans le monde au siècle passé. Une dame qui siège désormais à la Cour Suprême de son pays. C’est d’ailleurs lorsqu’on la voit lors de la dernière séquence en vrai que l’on prend conscience de toute l’aura qu’elle a pu dégager et qu’elle dégage encore et c’est lors de ce tout petit moment qu’on est le plus ému des deux heures que durent le long-métrage. Ce qui nous ramène à, parait-il, un excellent documentaire sorti sur elle l’an passé (« RBG ») qui devrait être complémentaire, bien plus instructif et certainement plus intéressant également.
Tiède et gentil, parce que des faits traités jusqu’à la réalisation tout est aseptisé et sans aucune aspérité. Pas que l’on aurait aimé découvrir une face sombre et cachée de cette avocate, mais dans « Une femme d’exception » tout semble bien trop joli et arrangé aux besoins du projet pour coller au plus près de la réalité (le scénario a été écrit par un membre de sa famille, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle si l’on recherche de l’objectivité) . Son mari est parfait, sa fille le devient au fur et à mesure que le long-métrage avance, les antagonistes sont véritablement unidimensionnels et peu fouillés et, en bon biopic gentillet, tout cela termine forcément sur un happy end. On ne prend pas assez conscience des obstacles qu’elle a dû affronter lors de sa carrière et tout se déroule tellement dans l’absence de réels accrocs et complications que l’on suit tout cela dans un état bien trop léthargique et confortable. Pourtant dans certains biopics ça passe admirablement bien comme on a pu le voir avec l’excellent « Bohemian Rhapsody » mais le domaine musical est tout autre et prompt à plus de rêveries et d’arrangements avec la réalité.
Felicity Jones fait le boulot mais manque un peu de punch et Armie Hammer est bien trop lisse. Mais tous deux doivent certainement répondre aux diktats d’une production et d’une réalisatrice dont on n’avait pas eu de nouvelles depuis une quinzaine d’années quasiment au cinéma. En effet, Mimi Leder réalisait à l’époque des films musclés, la seule femme peut-être avec Kathryn Bigelow, tels que « Le Pacificateur » et « Deep Impact », des productions pas forcément mémorables mais divertissantes. Depuis cantonnée à la télévision, elle aurait dû y rester tant sa mise en scène est anonyme et en adéquation avec le ton souhaité par la production : fade. Pourtant tout cela se suit avec un intérêt étrangement poli et s’avère même plutôt plaisant à regarder. On ne voit pas vraiment le temps passer et le dernier quart d’heure, lors de la plaidoirie, fait son petit effet, quand bien même les lois américaines nous sont inconnues. L’équivalent d’un bon téléfilm sur le sujet en somme mais certainement pas d’un grand film de cinéma.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.