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L'anim' à son meilleur!
Depuis quelques années on a clairement l’impression que l’animation grand public tourne en rond. On est moins surpris, forcement à force de propositions en tous genres, et les standards de ce type de productions sont de plus en plus élevés en plus d’être face à un gros problème de créativité. En effet, au bout d’un moment, il devient difficile d’innover et de se démarquer. On l’a vu récemment, même des studios mythiques et reconnus dans le domaine tels que Pixar, Disney ou Dreamworks accusent une nette baisse de régime niveau qualité et surprises, même si certains films parviennent encore sporadiquement à nous convaincre comme le récent « Élémentaire » de Pixar. La dernière grosse bonne surprise de ces studios phares de l’animation semble être « Zootopie ». Mais Sony est récemment arrivé dans le game et nous a livré l’excellent « Spider-Man – Into the Spiderverse », patronné par Phil Lord et Chris Miller, à l’origine du tout aussi acclamé « Tempête de boulettes géantes » ou de la saga délirante et très drôle (enfin les deux premiers) « Hôtel Transylvanie ». Et le duo officie également sur cet opus qu’est « Les Mitchell contre les Machines » où on reconnaît leur patte magique sur tous les versants, qu’il soit visuel ou narratif. Et on peut dire que le film est un petit bijou d’animation, d’inventivité, de justesse et de folie en plus d’être surprenant.
Si cette histoire de famille dysfonctionnelle qui va faire face ensemble à un soulèvement de machines pilotée par une IA pouvait sembler générique et pas forcément avenante, nos doutes sont vite relégués aux oubliettes. Ce petit miracle de film pour petits et grands souffle un grand vent d’air frais sur le domaine des films d’animation en images de synthèses. Visuellement c’est bluffant en utilisant un mélange de techniques savamment dosées. On est dans la droite lignée des films de Sony sur le Tisseur mais peut-être de manière un peu moins épileptique, avec des digressions proches du manga japonais ponctué d’inserts de vidéo You Tube et de délires à l’aquarelle. Loin d’être imbuvable, ce patchwork de propositions visuelles assemblées est un régal constant pour les yeux. Que le film nous montre des séquences de la vie de tous les jours, des scènes de courses-poursuites ou s’essaye à des images technologiques baignées dans la science-fiction (on pense à « Tron » dans le final), il est impeccable.
Mais si seule la forme était surprenante... « Les Mitchell contre les Machines » est aussi un petit miracle d’écriture. On nous dissèque les relations familiales ici avec une finesse de trait incomparable. Les rapports entre chaque membre sonnent juste et l’émotion est bien présente, nous laissant presque verser une petite larme à certains moments et nous touchant en plein cœur à plusieurs reprises. Les personnages existent vraiment, avec un vrai profil psychologique. On peut tous se retrouver dans cette famille à priori bizarre mais ô combien universelle. Quant à l’humour, il est présent pour tous. Si les plus jeunes vont se régaler devant cette enchaînement de séquences spectaculaires et des gags très visuels (le réveil des Fleurby est voué à devenir culte et nous fait mourir de rire), les plus matures vont se délecter des références méta et des clins d’œil satiriques à notre rapport et notre addiction aux nouvelles technologies. Et que c’est rythmé! Il n’y a pas une minute sans une idée ou un gag et tout cela coulé dans un second degré souvent réjouissant. Les seconds couteaux incarnés par le duo de robots devenus humanisés ou ce chien débile sont géniaux et sources de beaucoup de séquences amusantes. Si le film est peut-être un chouïa trop long, notamment sur le combat final, c’est un ravissement de tous les instants et une preuve que le cinéma d’animation peut encore nous surprendre. Malin, perspicace, bourré de références, bouleversant, mené tambour battant et plein de surprises, voilà une petite perle à ne louper sous aucun prétexte et à regarder en famille!
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