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Adaptation fidèlement ratée.
On y a cru... Et on n’aurait pas dû. L’attente était grande pour tous les fans du jeu vidéo, déçus par près de vingt ans d’une saga « Resident Evil » qui avait commencé du mauvais pied en se démarquant trop du jeu dès le premier épisode pour enchaîner de plus en plus dans le n’importe quoi. En effet, en s’inspirant vaguement de quelques détails du concept de base mais en se vautrant dans l’action décérébrée à base de combats avec des zombies dans un style « Matrix », la proposition originale au cinéma n’avait pas satisfait grand monde. Après, en étant tolérants et de bonne humeur, il faut avouer que certains des opus de la saga avec Milla Jovovich passaient très bien le temps si on les prenait comme des plaisirs coupables. Pas le temps de s’ennuyer, des scènes d’actions débiles et bourrins mais rigolotes et du dépaysement amusant parfait pour un samedi soir. En revanche pour la fidélité au jeu et le côté horrifique on repassera. L’annonce d’un reboot conforme à l’esprit du matériau original, après six films et vingt ans de cascades abracadabrantesques, en a fait trépigner beaucoup d’impatience. Mais si cette nouvelle adaptation est certes très fidèle au jeu vidéo, elle est paradoxalement encore pire que les autres! Comme si le jeu « Resident Evil » était inadaptable, que ce soit librement ou fidèlement. Ou alors peut-être qu’un juste milieu aurait été la solution, mais certainement pas cette série B proche du Z qui semble avoir été conçue et filmée à l’époque où elle se déroule, soit il y a plus de vingt-cinq ans. Quasiment rien ne fonctionne dans ce retour à Raccoon City. On sort de la projection écœuré, esseulé et en ayant l’impression d’avoir vu une purge. Si on peut retenir quelques petites satisfactions hormis les nombreuses références au jeu, elles se situent au niveau de l’atmosphère, des décors et du design des créatures. Il y a en effet une véritable ambiance, poisseuse et inquiétante (attention on est loin cependant de la réussite de « Silent Hill » à ce sujet) et on ne peut nier que le design des zombies fait davantage peur et change un peu, tout comme les créatures plutôt réussies. Sauf le boss final qui est d’un ridicule sans nom!
Sinon la débandade, que dis-je, le naufrage de ce « Resident Evil, retour à Raccon City » est presque total. C’est bien simple on dirait que ce film ne démarre jamais. L’exposition semble durer la moitié du film... Pour rien. C’est bien de planter le décor et de faire plaisir aux fans mais à un moment il est peut-être temps de démarrer les hostilités. Le réalisateur a fait le choix contraire de Paul Anderson sur la précédente saga : choisir l’horreur plutôt que l’action. Si deux ou trois séquences sont bien senties, glauques et gores, on ne sursaute jamais comme dans le jeu et on n’a pas vraiment peur. Et le manque d’action rend ce film mou et monotone surtout que le montage alterne paresseusement les allers et venues entre les différents groupes donnant l’impression de plusieurs films différents. D’une platitude sans nom! Et que dire des personnages? Ils sont bien tous là, mais ils n’ont rien à jouer. Les acteurs sont soit mauvais, soit ils débitent des dialogues vides de sens, fonctionnels, destinés à tuer le temps. Le personnage de Léon est une catastrophe et une insulte aux fans dans la manière dont il est représenté. Ajoutons à cela des invraisemblances en pagaille et une absence d’explication sur les agissements d’Umbrella qui auraient peut-être un peu densifié le script. Mais Johannes Roberts semble trop occupé à faire du recopiage des séquences cultes du jeu pour s’occuper d’autre chose. Un film ridicule, hors du temps, qui fera partie des navets de l’année qui même au second degré ne sont pas drôles. Arrêtez le massacre avec cette franchise!
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