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Cocktail galactique de références.
On a décidé de laisser passer le déferlement médiatique et critique autour du nouveau film de Zack Snyder avant de le découvrir. Présenté comme le blockbuster de fin d’année de Netflix mais aussi comme le nouveau « Star Wars » avant même qu’il ait été vu, cette méga-production scindée en deux parties dont voici la première a probablement souffert de trop d’attentes et de buzz sur Internet en amont de sa sortie. Surtout que Snyder, depuis qu’il a investi puis quitté le DCEU, est un cinéaste clivant pour beaucoup dont les films visionnaires des débuts n’étaient finalement que quelques coups de chance (les géniaux et avant-gardistes « L’Armée des morts », « 300 », « Watchmen », ...). Si on a du mal à comprendre pourquoi on s’évertue à faire des films en deux parties la plupart du temps (le récent « Les Trois Mousquetaires » en est la preuve) si ce n’est pour l’argent, c’est parfois justifié comme pour le monument « Dune ». Alors ici qu’en est-il? Ce « Rebel Moon, l’Enfant de feu » mérite-t-il sa volée de bois vert? Clairement non. Est-il pour autant une réussite? Non plus. On s’explique.
Le projet est extrêmement ambitieux, on ne peut le nier. Faire un space-opera bourrin, novateur et qui pourrait rivaliser avec les plus grands du genre en créant une nouvelle mythologie à décliner à l’infini. Et il semblerait que Snyder ait eu les yeux plus gros que le ventre. Déjà, son histoire est on ne peut plus classique et interchangeable, et semble avoir été écrite par une IA. Un tyran, des rebelles, des mondes variés et une équipe de guerriers venus de tous horizons pour rétablir la justice et vaincre l’oppression. Pour l’originalité, on repassera. Et rien ne viendra perturber un cahier des charges prévisibles à ce niveau dont certains moments alternent même le niais et le cliché. Ensuite, si Snyder était un révolutionnaire au niveau des séquences d’action il y a vingt ans (voire même dix ans), c’est moins le cas aujourd’hui. Si elles ne sont pas déplaisantes, elles sont parfois un peu bloquées dans une autre époque et l’abus de ces ralentis comme dans ses anciens films en est la preuve flagrante. Comme si l’homme semblait dépassé et resté sur une tour d’ivoire dont il n’est jamais redescendu. Ajoutons à cela un casting sans grand charisme et aux personnages unidimensionnels...
Cependant, on ne peut nier que les deux heures de ces aventures galactiques passent plutôt bien. Les mondes et les créatures rencontrées sont variées et plaisantes (de cette femme-araignée vengeresse à cette créature insectoide qui parle par le biais de ces tentacules collés aux cordes vocales d’un humain) et au niveau du grand spectacle on est servi. La qualité des effets spéciaux est bonne même si parfois on se croirait davantage dans un jeu vidéo que dans un film. Après et là c’est à double tranchant, « Rebel Moon, l’Enfant de feu » n’invente rien et ressemble plutôt à un gigantesque cocktail de références plus ou moins assumées et digérées. De « Star Wars » énormément donc (certains crieront au plagiat foireux) à « Star Trek » en passant par « Le 5ème élément » ou encore « Perdus dans l’espace ». Même Snyder s’autocite comme avec certains costumes des méchants qui font penser à « Sucker Punch ». Au final, voilà un divertissement généreux mais un peu puéril et sans grande personnalité qui fait plus penser à « John Carter » qu’à ses illustres modèles sans que cela soit forcément péjoratif. Attendons cependant de voir le second volet pour vraiment juger de sa qualité.
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