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Un message d'espoir à transmettre.
Ayant réalisé plusieurs courts-métrages dans sa carrière, Danis Goulet, une réalisatrice et scénariste cri-métis du Canada, nous propose son premier long-métrage de science-fiction : « Night Raiders », paru en octobre dernier au Festival du Nouveau Cinéma (FNC). Le film met en vedette Elle-Máijá Tailfeathers et Brooklyn Letexier-Hart, qui offrent un excellent jeu d’acteur, ainsi que des performances impressionnantes au grand écran. L’histoire se déroule en l’an 2043, dans un monde post-apocalyptique d’Amérique du Nord où le gouvernement a pris le contrôle de la société. Niska, une femme crie, protège sa fille, Waseese, puisque l’État revendique la propriété de tous les enfants. Un peu plus tard, Niska se verra obligée de confier sa fille à l’État, car cette dernière est gravement blessée. En effet, les autorités capturent les mineurs pour les former à la discipline militaire dans un établissement spécialisé, ce qui rappelle les pensionnats pour autochtones de l’époque. On introduit l’institution comme une académie, qui lave le cerveau des jeunes vulnérables. Sur les lieux, on assiste à la présence de soldats armés, au cœur des villes détruites et abandonnées. Goulet a réussi son œuvre en créant un univers futuriste de science-fiction où règne le courage et la détermination. Ce drame rempli d’émotions amène les spectateurs à réfléchir sur l’évangélisation et l’assimilation des enfants autochtones au Canada qui avait lieu vers la fin des années 80. On se penche sur une nouvelle réalité moderne, basée sur des faits réels. Le film établit une atmosphère apocalyptique efficace mais nécessaire, qui soutient les traditions et les valeurs des Premières Nations cries. La cinéaste Danis Goulet a su interpréter un récit à la fois touchant et divertissant, pour accepter l’importance des coutumes autochtones et transmettre un message d’espoir. Night Raiders est un film unique en son genre, qui nous emporte dans l’action dès le commencement et il montre que la fiction peut aller jusqu’à rejoindre la réalité.
Histoire des autochtones
Le film est bon et intéressant mais j'aurais aimé qu'il élabore plus le sujet
Proche de la réalité
Le film est bon, le film nous fait voir ce que les autochtones ont vécu
Devoir de mémoire osé mais maladroit.
Danis Boulet pour son premier film en tant que réalisatrice a vu les choses en grand mais avec un petit budget. C’est difficile souvent, mais certainement pas impossible de réaliser de grands films de cette manière. Entre autres exemples dans la science-fiction et les films dystopiques réussis et mémorables, on peut citer le politique et illustre « District 9 » de Neil Bloomkamp ou encore le poétique et sublime « How I live now » du britannique Kevin McDonald. Peu de moyens mais de grandes ambitions rendues possibles grâce à l’imagination et au savoir-faire de ces réalisateurs qui donnent de grands films. Dans « The Night Raiders », malheureusement, l’idée de base et les velléités artistiques ambitieuses avaient beau être de mise, le résultat est maladroit et parfois chaotique. C’est d’autant plus frustrant que tout cela aurait pu être magistral à tous niveaux mais il fallait avoir les épaules.
Les problèmes entourant les nations autochtones sont au centre de nombreuses polémiques au Canada, notamment ces pensionnats où on obligeait les enfants des Premières Nations à être assimilés à la culture occidentale. C’est une polémique récurrente et encore d’actualité aujourd’hui, une blessure pour toute une nation. A travers le récit d’un monde futuriste sortant d’une guerre où tous les enfants deviennent des pupilles de l’État dans des pensionnats semblables, Boulet tente de construire un drame de science-fiction où les autochtones sont les héros du film et ceux qui peuvent sauver leurs semblables de la tyrannie. Pourquoi pas, mais les parallèles sont maladroits et se marient mal à un film d’anticipation tandis que le cœur du sujet et les intentions sont noyées dans l’aspect suspense. Un suspense qui a du mal à nous tenir en haleine sur le long terme. Les références à ce passé trouble sont trop diffuses pour que le grand public les saisisse tous. C’est comme si la cinéaste avait été dépassée par l’ampleur de son sujet.
L’univers créé pour l’occasion est assez crédible et malgré le budget qu’on suppose minuscule, « The Night Raiders » ne s’en sort pas trop mal et les rares effets spéciaux sont concluants, écartant le film du ridicule et de la série Z. Tant mieux, surtout que le ton est très sérieux. Mais on a du mal à être émus par le sort des deux héroïnes, leur psychologie est trop sommaire comme la plupart des personnages et on ne saisit pas toujours bien les tenants et les aboutissants de toutes les parties. Quant au contexte dystopique, il reste trop flou pour qu’on s’y investisse vraiment. Quid de cette guerre? Où sommes-nous? Qui sont ces gens de l’Académie ainsi que les résistants? Trop de questions pour une œuvre aux contours mal dessinés. Ne pas savoir est parfois pertinent, on doit se faire ses propres conclusions mais ce procédé colle mal à ce film. Les scènes d’action sont banales, hormis le final plus réussi. Finalement l’ennui pointe souvent le bout de son nez, la faute à un rythme parfois brinquebalant. Les meilleures intentions ne font pas toujours les meilleurs films c’est bien connu...
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