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Duo d'acteurs au firmament.
Un acteur qui passe à la réalisation, c’est plus que commun. Un acteur qui passe à la réalisation et cartonne dans tous les sens du terme avec son premier film ça l’est moins. Avec « A star is born » et son hit planétaire, Bradley Cooper a eu cette chance. Un film devenu culte aussi bien pour pas mal de cinéphiles que de simples spectateurs occasionnels fans de musique et de romance. Si la critique a peut-être été un peu moins emballée, le succès fut incontestable. Le passage au second film est toujours compliqué et le comédien s’en acquitte avec brio et nous prend de court en amenant son deuxième film vers quelque chose de plus pointu et de plus peaufiné et racé. Il reste dans le milieu de la musique mais plus sélective en taillant le portrait du grand compositeur et chef d’orchestre Leonard Bernstein par le prisme de sa relation avec son épouse. Et qui dit musique moins populaire et plus prestigieuse sous-entend performances, mise en scène et ambitions qui vont de pair...
En effet, « Maestro » plaira plus aux élites cinéphiles et à quelques spectateurs intéressés ou téméraires qu’à un large public. Pas que le film soit complexe, hermétique ou réservé à une catégorie de spectateurs ciblée (comme le prétentieux et interminable « Tar » sur une cheffe d’orchestre aussi) mais il est bien plus exigeant et difficile à appréhender que son précédent opus. Très travaillé aussi, et dans le bon sens du terme. Il n’y a qu’à voir la composition et la texture de l’image qui évolue en même temps que le temps qui passe pour être raccord avec les modes visuelles de ladite période. Les plans magnifiques et très stylisés que nous offre Cooper (le plan-séquence dans la villa puis la piscine ou encore Felicia qui quitte un concert seule, sa silhouette terminant de clore le plan) sont remarquables. Et il y en a bien d’autres. Et puis il y a les compositions incroyablement habitées de l’acteur, bluffant en Bernstein, et de Carey Mulligan. S’il est extraordinaire à plus d’une reprise, du timbre de sa voix à sa gestuelle comme lors du concert final dans l’Église, elle est tout aussi incroyable dans une prestation moins directement extraordinaire mais tout aussi puissante.
Malheureusement, on ne criera pas non plus au chef-d’œuvre, la faute à une première partie (un tiers du film environ correspondant à la période en noir et blanc) qui ne nous a pas touché. Un côté un tantinet onirique, une frénésie d’images telle une comédie musicale déchaînée à la « Moulin Rouge » et des évènements qui s’enchaînent un peu trop vite ont raison de notre patience. Difficile d’accrocher, mais quand le film se pose enfin et décortique la relation complexe des époux entachée par les excès de cet homme talentueux et son penchant pour les jeunes hommes, il est tragiquement passionnant. La manière dont succès et excès impactent la famille et la résilience de cette femme est bien montré, d’autant plus que ce biopic a eu l’aval total de la famille Bernstein, ce qui est assez rare pour être souligné. Certains moments sont déchirants et on sent que l’on assiste là à une œuvre, certes imparfaite, mais qui marque définitivement la naissance d’un grand cinéaste qui a en plus le mérite de nous livrer une performance clairement oscarisable. « Maestro » a parfois des airs du sublime « Blonde » d’Andrew Dominik, notamment formellement, mais en moins tourmenté. Et c’est un compliment.
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