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Horizon à sec
Les films qui s’attardent sur le milieu rural deviennent légion en ce moment. Et les succès de « Petit paysan » ou encore « Au nom de la terre » qui s’attardent sur la problématique paysanne et agricole vont certainement encore faire des émules. « Le milieu de l’horizon » propose quant à lui de s’attarder sur le sujet par le prisme d’un récit initiatique et d’apprentissage. Le long-métrage adopte donc le point de vue d’un jeune garçon de la campagne, fils de fermiers, durant une canicule qui semble avoir lieu dans les années 80 au vu du décorum. Le lieu de l’action tout comme la période exacte restent vagues mais le cachet d’époque et le côté nostalgique fonctionnent un peu comme dans le très magnifique film italien « L’été où j’ai grandi ». Ici, c’est la chaleur de plomb qui va faire éclore les événements du film et les sentiments ayant cours entre les personnages.
Le récit est plutôt minimaliste, on est dans la chronique nonchalante d’un été au rythme légèrement languissant. Il faut donc se laisser aller, doucement, pour goûter aux qualités de « Le milieu de l’horizon » et il faut avouer que l’ennui pointe parfois le bout de son nez. De plus, le scénario prend pas mal de chemins différents en abordant des thèmes et sujets très variés. D’un adultère lesbien à un amour estival de jeunesse en passant par les difficultés économiques des petits fermiers ou encore la place de la femme à l’époque, le film se perd un peu parfois entre ces nombreuses pistes narratives. Il donne l’impression de faire du surplace et que, finalement, il ne raconte pas grand-chose. Mais c’est le propre des chroniques de miser plus sur l’atmosphère ambiante que sur une trame narrative linéaire et étoffée, sauf qu’ici le charme opère uniquement par intermittences.
Les images sont belles, tantôt crépusculaires tel un western dans une contrée éloignée, tantôt écrasées par la lumière du soleil qui semble traverser l’écran. On ressent vraiment le poids de la chaleur et ses effets sur le récit. Il y a également quelques séquences magiques, belles de simplicité, comme cette baignade entre enfants dans une carrière déserte à l’eau turquoise ou ce cheval qui se laisse mourir dans le champ qui l’a vu naître. On apprécie également certaines scènes sous haute tension dramatique mais elles semblent parfois posées là, en pointillés, puis laissées en jachère. « Le milieu de l’horizon » pointe également bien les difficultés du monde agricole en arrière-plan sans marteler le message. Il est cependant inégal et paraît parfois inabouti. Il possède néanmoins assez de qualités pour que l’on passe un bon moment. Surtout que l’émotion parvient tout de même à affleurer comme lors d’un beau final entre une mère et son fils, poignant et réussi. Une œuvre entre tendresse et aridité plaisanté au défaut d’être pleinement réussie.
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