Copie canadienne presque insipide du classique intemporel du genre : La virée, mais en moins absurde, La grande débandade reste un divertissement abruti et pervers, drôle par moments dispercés, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Pas de grande trouvaille dans le film de Mark Griffiths, un exemple de simplicité, une histoire banale, des personnages caricaturés, uni-dimensionnels, un scénario souvent défaillant, un humour choquant, surprenant et audacieux.
L'histoire est banale, un jeune homme nommé Nick, amoureux fou de Trish, nouvelle stagiaire d'un très vicieux producteur de l'industrie musicale, quitte son village perdu dans l'arrière-pays avec ses amis Dime et Tyler pour traverser le pays, pour retrouver et demander en mariage Trish. Ces prémices, quoique peu banales, ne sont pas les fruits d'une créativité à toute épreuve, ils suggèrent simplement des situations exploitables comiquement. Bien sûr, nos trois amis rencontrent assez tôt deux filles, Sacha et Jill, complices idéales pour les voyageurs, et leurs aventures s'enchaînent follement jusqu'à la fin.
Les personnages ne servent qu'à subir le scénario, rarement innovateur, sinon qu'il montre à demi-nues les filles, sinon qu'il enchaîne pour un public adolescent blagues sexuelles, romantisme maladroit et musique actuelle. D'ailleurs, la participation annoncée sur l'affiche du film d'Avril Lavigne est limitée à 5 petites minutes, un autre coup de marketing qui aura sûrement porté fruit.
Donc, disais-je, les personnages ne sont ni articulés, ni intéressants, ils sont même fortement inspirés de d'autres personnages connus et, il va sans dire, appréciés, de films pour adolescents – Stiffler, d'American Pie, pour ne pas le nommer – et n'apportent pas à l'histoire autre chose qu'un objet de dérision, parfois efficacement, parfois non. Difficile de dire dans ces cas-là si les acteurs sont bons, disons qu'ils sont plutôt présents, charismatiques certes, mais, sans surprise, aucune de ces performances ne passera à l'histoire.
C'est que l'humour vole terriblement bas, il faucherait même aux chevilles le grand Austin Powers, imaginez, et c'est peu dire que d'affirmer qu'il se concentre sur un public d'adolescents prépubères – en esprit au moins. Cet humour peut fonctionner, c'est vrai, mais en aucun cas il ne devient une référence, jamais il ne devient une part de la culture d'un pays, espérons-le, d'autant plus qu'il est régulièrement emprunté aux autres films du même genre.
Quelques moments de rire, raréfiés par un humour vulgaire et un scénario trop absurde pour être pris au sérieux, et pas assez pour être vraiment délirant, résument l'heure et demi ni franchement bonne, ni trop mauvaise, passée à voir un film banal, oubliable, difficile à cerner parce qu'il ne sert qu'exclusivement de divertissement. Le divertissement a encore sa place au cinéma, en été, comme maintenant, sans prétention, sans tambours ni trompettes, comme ce film, sans se prendre au sérieux.
Copie canadienne presque insipide du classique intemporel du genre : La virée, mais en moins absurde, La grande débandade reste un divertissement abruti et pervers, drôle par moments dispercés, aussi incroyable que cela puisse paraître.
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