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Suite sortie de (et qui va) nulle part.
Produire et sortir des suites tardives est plus rare que de les enchaîner directement après un succès inattendu (ou pas) de manière à battre le fer tant qu’il est chaud. Pourtant, depuis quelques années, la pratique devient monnaie courante, symbolisant peut-être le manque d’idées ayant court à Hollywood tout autant que l’envie de se reposer sur des univers ou marques connus du grand public et ainsi éviter les risques. Cela peut donner quelques pépites comme « Blade Runner 2049 » mais elles sont rares. Dans l’univers des films d’horreur, c’est encore moins le cas, le genre voulant qu’on enchaîne les suites à la chaîne jusqu’à ce que mort s’ensuive (les franchises « Saw », « Paranormal Activity », etc). « Scream » est une exception confirmant la règle, les producteurs préférant reboot et remakes sur ce créneau. Alors quand on apprend qu’une suite à l’excellent et diabolique « Esther » et son twist final mémorable débarque, on est quelque peu dubitatif. Surtout qu’elle prend la forme d’un prequel et que pour jouer la jeune Esther, ils reprennent la même actrice désormais adulte!
Malheureusement, « Esher 2, les origines » sera directement à ranger au rayon des séquelles inutiles et gênantes qui entachent même la réputation et l’aura de l’original tellement c’est peu réussi. On peut tout de même louer la principale qualité de cette suite avec une tentative narrative assez osée telle que l’avait fait celle de « Don’t breathe » et qui s’apparente à un retournement de situation ici. Assez surprenant donc, et rebattant les cartes pour éviter la redite, on ne peut nier que ce twist en milieu de film est son principal atout réveillant (un peu) notre intérêt à visionner ce film alors qu’il frôlait le néant. Ensuite, davantage sur le bord techniques et astuces, il faut aussi noter la brillante manière dont les instigateurs du projet ont su s’accommoder du fait de reprendre la même actrice alors qu’elle est trop vieille pour le rôle. On a un peu rajeuni son visage et on l’a habillée en conséquence mais on remarquera que tous les plans larges sur Esther le sont de dos, utilisant ainsi une doublure pour s’affranchir de la taille d’Isabelle Fuhrman qui n’est plus celle d’une enfant. Pour le coup, c’est très malin et cette incrédulité pour tout fan du premier film est balayée d’un revers de main par la magie de ces trucages et angles de prises de vue.
Si ce n’est cela, « Esther 2, les origines » est une compilation de tout ce qu’une suite ne devrait pas être. Tout le mystère et le suspense du premier se sont définitivement envolés. Ici, on est plus face à un thriller d’affrontement. Mais lorsque les invraisemblances (le père qui ne reconnaît pas sa fille, la première séquence chez la psy, l’évasion d’Esther lors du prologue, ...) et les facilités de scénario s’accumulent plus que de raison... On ne compte plus les fois où on se dit que c’est bien trop gros pour être crédible. Donc niveau pertinence du script, il faudra repasser. Dès lors, difficile de s’investir et d’être captivé par cette suite aux scènes de violence gratuite sans aucune tension. Quant au final, il est en total accord avec le reste : improbable mais avec une dose de ridicule en plus. Et que dire de la mise en scène pauvre et laide au possible. On se croirait dans un DTV des années 90, l’image étant désespérément sans personnalité, triste et terne. Bref, pour les fans de « Esther », évitez ce prequel ni fait ni à faire.
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