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Nid de guêpes.
Autant le dire d’emblée, ce polar ne va pas révolutionner le genre et ne restera sans doute pas dans les annales mais il est fait avec assez de métier pour nous faire passer un bon moment à la fois de détente et de tension. Détente parce que tout cela se suit avec plaisir sans trop réfléchir grâce à un scénario malin et clair. Tension également car les tenants et les aboutissants de ce panier de crabes sont assez retors pour nous captiver et nous tenir en haleine près de deux heures durant. On retrouve pêle-mêle le schéma classique de beaucoup de films policiers ou de thrillers avec comme protagonistes des pontes du FBI, un inspecteur de police, la mafia (polonaise cette fois-ci), la ville de New York, un militaire en probation utilisé comme indic, un trafic de drogue (ici du fentanyl), une femme et une enfant en détresse et des ripoux. Un canevas classique mais efficace au possible que le script de « The Informer » ne transcende pas mais assemble avec brio et une redoutable maîtrise de moyens.
Ce long-métrage est le second film de l’italien Andrea Di Stefano qui avait réalisé le thriller « Paradise Lost », un film qui mettait en scène Benicio Del Toro en Pablo Escobar dans un second rôle. Une œuvre aussi réussie et nerveuse que peut l’être « The Informer », preuve que le monsieur sait mettre en scène des situations à couteaux tirés avec maestria. Mais ce qui étonne ici et qui donne un relief différent et plus prestigieux à ce polar de série B est sans conteste son casting. Clive Owen, Rosamund Pike, Common et Ana de Armas forment un quartet prestigieux et concerné entourant le héros incarné par Joel Kinnaman, vu notamment dans « Suicide Squad ». Sa prestation de qualité ici montre que l’acteur est généralement sous-employé. Il fait ici preuve de son talent et d’un charisme indéniable qui lui permet de porter le film sur ses épaules. Il est aussi bon dans la violence contenue que dans les émotions. Le genre d’acteur qu’on aimerait voir plus souvent dans des rôles d’importance.
« The Informer » fait le choix louable de ne pas verser dans la surenchère d’action ou d’explosions pour se focaliser sur les rapports entre les personnages et l’intrigue. Une histoire qui contient assez de rebondissements et de retournements pour nous happer du début à la fin sans pour autant nous perdre. Ce choix de traitement en mode mineur privilégiant l’humain est clairement payant, on s’intéresse davantage aux émotions des personnages et à leurs interactions. La réalisation et le montage sont tout aussi efficaces même si les images manquent de personnalité. Visuellement comme sur l’atmosphère, Di Stefano aurait pu davantage personnaliser et innover. On trouvera aussi deux ou trois invraisemblances préjudiciables, notamment dans la seconde partie en prison. Cette dernière fait changer le film de cap en prenant une direction inattendue, celle du sous-genre du film carcéral et d’évasion en y apportant pas mal d’innovation dans le déroulement des évènements. Loin d’être parfait ou inoubliable, c’est le genre de film idéal pour un samedi soir sans se prendre la tête.
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