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Cave sombre.
Philippe Le Guay est un cinéaste davantage connu pour ses comédies de mœurs, du succès surprise « Les femmes du 6ème étage » en passant par le sympathique « Alceste à bicyclette ». Le voir s’atteler à un thriller domestique où un intrus s’immisce dans le quotidien d’une famille nous rappelle aux grandes heures de ces séries B américaines de plus (« Harcelés ») ou moins (« L’Intrus ») bonne qualité. La nouveauté ici qui donne toute son originalité et sa valeur ajoutée à « L’homme de la cave » est sans conteste l’ajout de thématiques rares dans le cinéma : en l’occurrence le révisionnisme et le négationnisme, tous deux personnifiés par cet inconnu un peu trop invasif. Un choix louable (inspiré d’une histoire vraie) qui ne se marie pas aussi bien avec le côté suspense qu’on ne l’aurait souhaité de prime abord.
Moralement, le traitement que propose le cinéaste de ce personnage trouble pose parfois problème. En effet, si ce n’est le final, on a presque de l’empathie pour cet homme et on comprendrait presque son combat. Non pas qu’on adhérerait aux thèses nauséabondes qu’il véhicule mais plutôt à sa façon de réfléchir qui, dans notre époque troublée où les médias nous assènent de narratifs tout sauf neutres, pourrait être inspirante. Il y a donc un certain danger à caractériser cet homme comme une victime pendant une bonne partie du film. Un choix volontaire ou pas qui peut déranger. Il n’empêche, d’aborder de telles idées est courageux et particulièrement intéressant. Mais « L’homme de la cave » navigue à vue entre les genres et ces thématiques ne se fondent pas toujours dans la cadre d’un thriller où on est censé prendre peur pour cette famille. Niveau tension et frissons, on repassera donc, même si le film se suit sans ennui et avec intérêt.
Le Guay photocopie la réalisation de ses comédies, déjà formellement peu inspirée et très proches de nombreux téléfilms, et c’est dommage. Cela rend son thriller des familles plutôt triste à l’image, voire même moche. Les acteurs sont bons et permettent de passer outre ces défauts. François Cluzet est impeccable dans ce rôle complexe. Sa voix douce et son altruisme apparent tranchent avec ses accès de folie bien négociés pour une composition nuancée dont il a le secret. Jérémie Rénier lui tient la dragée haute tout comme Bérénice Béjo. Si « L’homme de la cave » est parfois maladroit et se pare d’un final poussif qui dénote du reste, il n’en demeure pas moins un film plus que correct qui ose un sujet hautement abrasif. Pas toujours de la meilleure manière mais le résultat est assez rare et prenant pour qu’on ne s’offusque pas de tous ses menus défauts l’empêchant d’être un vrai bon film.
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L'homme cave ?
On ne sait pas très clairement quel est le message de ce film... qui, dans sa confusion, finit par n'être qu'anecdotique et pas vraiment utile au débat...