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Cocktail de genres imbuvable.
Une petite série B produite par le petit studio indépendant qui ne cesse de nous surprendre (avec Neon), en l’occurrence A24, prenant place le soir du réveillon de l’an 2000 et détournant le fameux bug qui était supposé arriver ce soir-là ne pouvait qu’être sympathique. Entre la nostalgie des années 90 qui fait un tabac actuellement et le mélange assumé de films teen américain, entre la comédie potache et le slasher orienté science-fiction ici, on ne pouvait que succomber. Sauf qu`à force de choix discutables et parfois sans queue ni tête, « Y2K » se rate dans les grandes lignes. C’est dommage, c’est frustrant aussi, mais le premier film de Kyle Mooney est une véritable débandade sur bien des plans et il sombre plus vite que de raison dans les zones peu recommandables du nanar. Mais du nanar même pas drôle...
On sauvera tout de même peut-être quelques petites choses. D’abord, l’idée qui voit les appareils électroniques se révolter et vouloir assassiner les humains tels des Gremlins de ferraille, de puces et de câbles est vraiment originale et les mises à mort qui vont avec sont la plupart du temps inattendues et jubilatoires. Mais aussi bien trop peu nombreuses... On apprécie également de voir qu’une partie des personnages qu’on pensait voir vivre meurent (et inversement), ne subissant ainsi pas le sort attendu et mettant un peu de piment. Si ce n’est cela, « Y2K » montre vite ses limites et l’ampleur de son ratage. Le mélange des genres ne prend jamais. Et si la comédie et le slasher science-fictionnel auraient pu se marier correctement ensemble, le fait de rajouter un brin de romance caricaturale et surtout des notes très tragiques de manière récurrente rendent le tout indigeste. Du genre, on est plein délire (puisque le script est complètement azimuté) et on a des moments qui se parent d’une tonalité, au choix, héroïque, sacrificielle ou censée être super dramatique qui s’insèrent dans l’équation. Et cela ne fonctionne forcément absolument pas, c’est même ridicule...
De la même manière, au niveau de la mise en scène, on ne peut pas dire que « Y2K » soit très élaboré et ce n’est pas une bande originale bien sentie qui flirte avec une nostalgie un peu trop forcée qui va déjouer cette impression. Le film fait très cheap au niveau formel et certaines séquences, notamment sur un grand final cliché au possible, semblent avoir été tournées dans le garage des parents. Il y a un manque flagrant de figurants et d’effets, révélant un budget bien trop limité. Et quand on tente de creuser un peu le background psychologique des personnages, cela ne colle pas avec l’ambiance générale puisqu’on s’en contrefout même si celui de Julian Dennison était digne d’intérêt. Au final, voilà un projet bourré de bonnes intentions et d’idées intéressantes mais dont l’exécution est pénible et majoritairement ratée. Le soulèvement des machines en mode teen-movie sanglant n’a donc clairement pas trouvé sa voie...
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