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Film générationnel.
N’ayons pas peur des mots : « L’Amour ouf » est un sacré morceau de cinéma. Il y a dans ce film plus de cinéma que dans les trois quarts de la production cinématographique tricolore récente. Lellouche nous montre, nous prouve et nous transmet son envie et son amour pour le septième art et ceux-ci transpirent à chaque coin de la pellicule. Est-ce pour autant un chef-d’œuvre ou un film parfait? Non, pas forcément tant cette proposition frôle parfois le trop-plein, n’évite pas quelques sorties de route et se montre peut-être trop gourmande. Il n’empêche, du cinéma grand public et populaire dans le bon sens du terme avec, en plus, des velléités de nouveauté, il n’y en a pas beaucoup. Par exemple, en dépit de son excellence à tous niveaux « Le Comte de Monte-Cristo » est juste une nouvelle mouture d’une histoire maintes fois adaptée. Ici, du neuf, du vivant, de la nostalgie et surtout un long-métrage bourré d’énergie. Et c’est déjà beaucoup.
On peut dire que l’acteur Gilles Lellouche est décidément remis sur les rails de la réalisation après son déjà sympathique « Le grand bain » et le succès qu’on lui connaît. Une comédie dramatique et feel-good au casting quatre étoiles qui avait su conquérir critique et public à raison en s’approchant du culte, même si on pouvait aussi trouver le film un peu surcoté. L’accueil tiède de son premier film en tant que réalisateur, « Narco » sorti il y a vingt ans, l’avait échaudé et il avait donc attendu près de quinze ans avant de retourner derrière la caméra. Cette fois, après deux réussites comme celles-là, car oui « L’Amour ouf » est réussi, il devrait être convaincu de son talent de cinéaste et continuer à alterner l’acting et la mise en scène comme son ami Guillaume Canet. Et, à chaque film, il parfait ses qualités de réalisateur. Dynamique et très agréable à l’œil, sa mise en scène est de toute beauté et semble autant à l’aise dans les moments intimes et romantiques que dans les séquences d’action. Il devrait juste parfois appuyer sur la pédale de frein sur les effets stylistiques parfois tocs ou inutiles. Le trop est l’ennemi du bien, c’est connu, et ce serait la petite critique concernant ses choix de mise en scène, au demeurant plutôt bien trouvés et adaptés la plupart du temps.
« L’Amour ouf » se veut être deux films en un. Il investit deux genres principaux qui se marient ici à merveille. Il se déroule sur deux époques avec donc deux castings dans la plupart des rôles, ceux-ci se répondant parfaitement. Il adopte deux tonalités, oscillant avec fluidité entre gravité et légèreté. Ce côté bicéphale aurait pu être indigeste mais il convient parfaitement à cette belle histoire d’amour et de gangsters à la française qui remet l’amour avec un grand A et les petits voyous au centre de sa gravité avec brio. L’histoire d’amour contée ici est sublime et belle mais réaliste malgré tout tandis que l’aspect polar est plus classique mais tout aussi probant. Et on alterne souvent sourire et émotion avec un plaisir égal. Alors certes, c’est encore une fois peut-être un peu trop long et certaines sous-intrigues et personnages auraient pu être évités sans souci mais c’est aussi cette générosité qui ressort de partout qui fait le charme de « L’Amour ouf » et le place clairement comme un futur film culte voire générationnel à l’instar d’un « La Boum », de « Amélie Poulain » ou de « Intouchables ».
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