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Femme des années 70.
Ça aurait pu être un très grand film. « I’m your woman » va à contre-courant de bien des modes actuelles et se positionne comme un polar old school et qui prend son temps tout en étant hors du temps. Il suit aussi la mode très féministe du moment un peu comme l’excellent « Une jeune femme pleine de promesses » sorti récemment. On y suit la fuite d’une femme et de son enfant poursuivi par des criminels proches de son mari. La mise en scène de Julia Hart est belle et voluptueuse à souhait tout comme la reconstitution des seventies en tous points parfaite et jamais ostentatoire. La partition de la jeune Rachel Brosnahan, comédienne issue de la télévision, est incontestablement à couvrir de louanges tout comme celle de ses partenaires. L’ambiance du film, entre mystère, vieux polar délicieusement poussiéreux et sous-texte contemporain vantant de manière délicate la place de la femme, est également appréciable. En bref, « I’m your woman » s’apparente à du grand et du bon cinéma. Sauf que…
Le long-métrage de Julia Hart dure plus de deux heures et c’est clairement et indubitablement son talon d’Achille. Tout le problème du film vient de là : il est bien trop long et cela se répercute à tous niveaux. La première heure est bien trop étirée et il ne s’y passe pas grand-chose d’intéressant. L’intrigue se met en place à une vitesse pachydermique, les scènes sont inutilement étirées et la réalisatrice confond tempo apaisé et lenteur inappropriée. Le fait de prendre son temps pour installer une atmosphère et une intrigue est tout à fait appréciable mais il y a des limites que « I’m your woman » franchit trop souvent à notre plus grand désarroi. Le rythme du film est neurasthénique et les plans durent plus que de raison tandis que les longueurs pleuvent (surtout dans la première partie donc) et que l’ennui guette souvent.
Mais, petit à petit, on commence à s’attacher au film et au destin de l’héroïne bien que trop de zones d’ombre demeure sur le versant du polar. Pourquoi, comment, dans quel but ? Beaucoup de questions se posent quant à la partie assimilée thriller du film et elles resteront sans réponse. C’est au spectateur de remplir les trous à ce niveau et c’est frustrant mais on comprend grâce au magistral plan final que le vrai sujet de « I’m your woman » n’est pas le suspense sur les raisons de cette cavalcade de l’héroïne mais bien l’émancipation de cette dernière en tant que femme. Mais, en une heure et demie, cela aurait été tout aussi efficace et plus captivant bien que les plans de Hart soient très réussis. En somme, le film monte en puissance à pas de loups et le dernier tiers est bien plus prenant. Mais quand on voit la réussite thématique et visuelle de l’ensemble on est tout de même déçu qu’un tel manque de rythme et de cadence viennent détruire un potentiel petit bijou. Dommage!
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