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Screamerie.
Quelle est sympathique cette idée - à défaut d’être originale - de lancer une trilogie de slashers inspirée par les deux grandes périodes de ce sous-genre horrifique tombé en désuétude. Ceux du début des années 80 (« Halloween », « Vendredi 13 », …) et ceux du début des années 2000 comme « Scream » bien sûr mais aussi « Urban Legend » ou encore « Souviens-toi l’été dernier » sont donc à l’honneur ici. En voici le premier volet, « Fear Street, 1994 » qui mélange slasher et fantastique et qui s’inspire donc autant de ces fameux films où un tueur masqué s’en prend à des jeunes insouciants qu’aux films de sorcellerie et de malédiction. Et quand on sait que les créateurs de cette anthologie sont les mêmes que ceux de la série « Stranger Things », on comprend pourquoi il y a tant de similitudes visuelles ou dans les décors et le casting.
Ce premier opus n’a clairement rien d’extraordinaire et n’apporte pas le vent de fraîcheur et de second degré malin qu’avait pu avoir « Scream » en 1997, entre hommage et dérision, sur tous ceux de la période eighties. On n’est pas non plus dans le plagiat mais dans une sorte de Madeleine de Proust qui ravira ceux ayant connu et adoré tous ces films comme les plus jeunes friands de frissons bas de gamme. Car oui, il faut l’avouer, « Fear Street 1994 » ne fait absolument pas peur mais s’avère plutôt amusant et sympathique. En même temps, il n’est pas sûr qu’aujourd’hui on serait aussi effrayé par ces croque-mitaines et toutes les incohérences qui pleuvent dans leur comportement et ceux de leurs victimes. La plupart de ces séries B voire Z ont très mal vieilli. Ici, puisqu’on est plus dans l’hommage et le référencé, on découvre une sorte d’œuvre ludique qui connaît ses classiques et s’en amuse. Le rendu de l’époque est parfait et c’est rythmé mais cela ressemble davantage à un épisode de « Chair de poule » ou « Fais-moi peur » pour adolescents concernant le suspense, la tension et les frayeurs. Si vous cherchez un vrai film d’horreur ou des frissons, il y a peu de chances que vous y trouviez votre compte.
La nouveauté par rapport aux slashers passés vient de l’évolution de la société que ce « Fear Street, 1994 » représente bien. Les héros sont de toutes origines et le couple star est lesbien. On n’aurait pas vu cela il y a vingt, trente ou quarante ans. Et comme souvent chez Netflix, l’inclusion n’est pas une option mais une obligation, parfois un peu extrême et forcée (voir la dernière saison de « Elite »). Et ça passe plutôt bien surtout que l’on n’insiste jamais sur la sexualité des héroïnes. Il est plaisant de voir que les victimes d’hier sont donc les héros d’aujourd’hui pour ce type de films. L’ensemble est vraiment cool et destiné à la détente comme aux nostalgiques de cette époque et de ce genre de films. Si celui-ci fait clairement référence à « Scream », le suivant devrait s’occuper de « Vendredi 13 » et son camp de vacances meurtrier. Et le fait que les trois films soient liés par une ligne directrice commune sur plusieurs époques est également une gageure intéressante. On a donc hâte de voir la suite même si tout cela reste purement anecdotique et oubliable.
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