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Douceur après l'horreur.
Un beau film. Tout simplement. « Amanda » est une œuvre belle et qui sait nous toucher en plein cœur sans aucun artifice. Mikhaël Hers ne choisit pourtant pas la facilité avec son troisième long-métrage en prenant pour thèmes non pas un mais deux sujets pour le moins casse-gueules. Son scénario nous parle en effet du deuil d’un proche, un sujet qu’il avait déjà abordé d’une manière tout aussi touchante mais moins aboutie dans son précédent film, le tout aussi beau « Ce sentiment de l’été ». Mais cette fois, Hers le fond dans un autre sujet pour le moins risqué et polémique, celui des attentats. Ce dernier point n’est pas traité de front, ce n’est pas le cœur du film mais la cause du deuil ; la manière dont le gèrent les proches étant davantage au centre de ce que l’on voit. Le récit est tout sauf spectaculaire, il prend uniquement le soin de se concentrer sur l’intime et sur l’humain.
« Amanda » est tout de même l’un des premiers films qui parle de ce sujet hautement inflammable et direct depuis le début de ceux-ci en France, de manière bien plus frontale que, par exemple, « Nocturama » de Bertrand Bonnello. Et Hers le fait d’une manière si pudique et naturelle, qu’elle force le respect par sa justesse de ton et de regard. Le metteur en scène prend bien le temps de présenter ses personnages et de nous faire entrer dans leur routine. Le long-métrage a ensuite l’intelligence de ne pas nous montrer le carnage de l’attentat en lui-même, la suggestion étant favorisée. Le script ne s’attache qu’à ces conséquences sur la vie de David et de sa petite nièce. Par le biais de quelques séquences déchirantes, mais jamais larmoyantes, il nous fait fondre en larmes grâce à l’interprétation toute en finesse et en retenue de Vincent Lacoste (qui trouve là le rôle de la maturité et peut-être son meilleur) et de la petite Isaure Multrier.
Par petites touches et un art de l’ellipse convaincant, le cinéaste dresse un état psychologique de ces personnages avec délicatesse. Un jeune adulte apprenant à s’occuper d’une enfant, celle-ci devant appréhender l’absence d’une mère et une jeune femme se bornant à revivre sa vie sans avoir peur. Tout cela est montré avec une douceur doublée d’une puissance dramatique qui force le respect. Il y a bien quelques petites longueurs et quelques scènes bavardes pas forcément utiles mais « Amanda » fait tellement de bien en dépit de son sujet hautement dépressif qu’il impressionne. Et Hers n’a pas son pareil pour filmer l’été, comme dans son précédent opus. Encore une fois, en tout simplicité et par le prisme de plans plutôt banals, il nous fait prendre la température de cette saison avec maestria. C’est un film au sujet dur qui sait nous toucher tout en étant d’une fragilité incroyable. Et on sort de la salle, émus mais apaisés.
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Amanda
Un petit bijou de film! D'un grand réalisme et d'une grande humanité. Très touchant du début à la fin. Excellent acteurs!