Patrick Roy a publié dans le journal Le Devoir hier une lettre ouverte pour rassurer les producteurs et distributeurs en ce qui concerne l'investissement substantiel des Films Séville - qui a récemment acheté la compagnie Alliance Vivafilm - dans le cinéma québécois.
Le Regroupement des distributeurs indépendants de films du Québec (RDIFQ) soulève aujourd'hui la crainte, toujours vivante, que Les Films Séville, une filiale de eOne, dont le principal actionnaire est Marwyn Value Investors, un fonds d'investissement basé à Londres, n'investisse plus dans le cinéma d'auteur québécois et étranger en raison du but premier du fond qui serait la rentabilité maximale pour les investisseurs.
Voici le communiqué de presse envoyé aux médias dans son intégralité :
« Nous sommes très heureux que le Président de Films Séville Inc. partage notre constat sur la distribution au Québec, et nous sommes également très heureux que Séville continue dappuyer le cinéma québécois.
Deux petites précisions, par contre :
- Le RDIFQ parle surtout, dans son texte, de la distribution du cinéma d'auteur québécois et étranger. Nous pensons que Films Séville, par sa structure de coûts et son plan d'affaire, sera assez peu intéressé à distribuer ce type de films. Films Séville est une filiale de eOne. L'actionnaire principal de E-ONE est Marwyn Value Investors, un fonds d'investissement basé à Londres. Normalement, la mission d'un tel fonds est la rentabilité maximale pour les investisseurs.
- Comme le mentionne le Président de Films Séville, notre but est évidemment de saisir les occasions d'affaires qui se présenteront suite à la Fusion eOne/Alliance. Par contre, la sous-capitalisation des sociétés indépendantes de distribution au Québec nous en empêche pour le moment
. D'où notre demande d'aide à la SODEC, afin de préserver la diversité du marché de la distribution de films au Québec.
Nous souhaitons donc la meilleure des chances à Films Séville, sa contribution au cinéma québécois est essentielle. Toutefois, nous croyons qu'il faut aussi maintenir une saine compétition et soutenir la diversité dans l'offre de films québécois et étrangers.
En fait, la problématique est assez simple : devons-nous laisser libre-cours au marché au risque de se retrouver dans quelques années avec seulement deux ou trois sociétés de distribution de longs métrages, ou l'État doit-elle intervenir pour préserver l'équilibre entre les très grandes sociétés et les beaucoup plus petites? ».