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Moineau au chocolat.
Ce premier film d’un duo de jeunes réalisateurs fait clairement partie de la catégorie de ceux, pétris de charme et rares, qu’on a envie de garder pour soi seul. Un trio de personnages à priori mal assortis, un environnement original (ici les le chapelet d’îles des Outter Banks en Caroline du Nord), un road-movie en catimini et des rencontres originales pour un film plein de cœur et de bonnes ondes. On aime « The Peanut Butter Falcon » en dépit de ses imperfections et de son côté parfois maladroit. Il y manque en effet une histoire plus poussée qui s’éloigne de l’anecdote. On aurait aimé aussi moins de facilités (la simplicité avec laquelle des personnages qui se cherchent arrivent à se retrouver sans cesse comme par hasard n’est pas toujours crédible) et peut-être moins de développements hasardeux dans le script. Mais on marche car on est dans le registre de la fable et on entreprend ce joli voyage initiatique marqué par la tolérance, l’amitié, la notion de famille que l’on se choisit et l’envie d’évasion avec beaucoup de plaisir.
On pense forcément beaucoup à un film tel que « Le Huitième jour » avec Daniel Auteuil mais également à une petite pépite du sérail indépendant américain, encore plus réussie : « The Station Agent » de Tom McCarthy, méconnu et vieux désormais de plus de quinze ans. Même charme suranné, mêmes aventures à taille microscopiques mais à l’échelle humaine, à l’échelle du cœur. Cette rencontre de deux être que la vie n’a pas aidé fait des étincelles mais sans jamais forcer avec naturel et simplicité. C’est beau sans être mignon. C’est fort sans forcer. C’est juste sans en faire des tonnes. « The Peanut Butter Falcon » est un petit film bucolique et picaresque qui en devient attachant plus les minutes passent. Une œuvre authentique qui nous convie à un voyage pétri de bonnes intentions sans être niaiseux.
Le duo de cinéastes parvient à mettre en valeur son décor peu vu au cinéma et nous offre de très jolis plans entre mer et terre. Le film ne souffre d’aucune baisse de rythme et la rencontre entre Zak et Tyler (deux très beaux personnages de cinéma) est tout sauf poussive. Et là est également la réussite du film : on y croit. A tel point que certains petits moments de complicité entre les deux personnages (soutenus par Shia LaBeouf et Zack Gottsagen, parfaits) sans vouloir être à tout prix émouvants, nous touchent au plus haut point. Les seconds rôles sont également bien écrits et on a droit à quelques personnages croquignolets et originaux comme il faut, de l’impayable Bruce Dern en locataire malin d’une maison de retraite à ce tenancier de station essence. Malgré ses maladresses et un côté très labellisé film indépendant américain, c’est un voyage poétique empli de beaux moments qui font du bien.
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