Si le film n'était par marqué du sceau de « l'histoire vraie », la trame narrative de L'assaut nous paraîtrait - pour nous, Québécois, qui n'avons pas vécu les évènements du 24 décembre 1994 en direct, comme des milliers de Français - peu inventive, voire clichée; des extrémistes religieux, islamistes qui plus est, qui prennent le contrôle d'un avion avec l'intention de le détourner et de le faire s'écraser dans la Tour Eiffel à Paris. Ça rappelle beaucoup trop les attentats du 11 septembre 2001 à New York pour que nous soyons véritablement chavirés par les prémisses. Mais lorsqu'on nous apprend que cette prise d'otage est un fait réel et non un récit original, on en vient à conclure que ce sont les terroristes qui ont peu d'imagination et non les scénaristes...
Le traitement de l'image prend énormément de place dans le film. Les couleurs froides et leur texture, la caméra tremblotante, les coupes abruptes, les faux raccords; tous ces éléments concèdent une personnalité particulière à l'oeuvre et lui confèrent un caractère authentique. Par contre, certains de ces choix cinématographiques viennent alourdir le film et empêchent le public de s'attacher à l'histoire et aux personnages. L'image convulsive, par exemple, finit par déranger; on tente de s'accrocher à quelque chose à l'écran, mais les spasmes de la caméra nous distrayaient sans cesse. La facture sonore de la production renforce, elle aussi, son individualité. Les bruits, parfois accentués, parfois feutrés, représentent la musicalité du film de Julien Leclercq, en l'absence d'une musique ubiquiste qui gouverne habituellement ce genre de production.
Le long métrage se concentre principalement sur le récit historique, les personnages qu'on nous présente ne sont que des prétextes pour introduire et fortifier la trame narrative. Cette femme du gouvernement français, cet homme tourmenté (d'ailleurs, on ne sait pas pourquoi) du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale et sa petite famille ou ce terroriste au visage ingénu ne sont jamais vraiment présentés aux spectateurs, ils ne sont que des excuses à une Histoire plus grande qu'eux. C'est pourquoi, probablement, le film nous apparaît souvent davantage comme un documentaire que comme une oeuvre de fiction à proprement parler; le long métrage nous expose des faits, présente un drame sans jamais vraiment s'impliquer subjectivement. Le suspense s'enclenche véritablement dans le deuxième tiers, avant cela le public n'est que très peu interpelé. Ce segment est par contre très bien construit; on craint pour la vie des passagers et des intervenants, même si nous connaissons déjà la fin - désavantage évident de s'inspirer de faits vécus.
L'assaut s'avère finalement plus beau que bon. Ceci dit, le réalisateur évite de nombreux pièges de « l'histoire vraie » grâce à son audace et sa créativité, en plus de dépeindre - peut-être trop brièvement - chaque branche du drame; de l'intervention policière aux victimes effrayées. Le film français mérite qu'on s'y attarde si ce n'est que pour constater, amèrement, que l'Histoire se répète.
L'assaut s'avère finalement plus beau que bon. Ceci dit, le réalisateur évite de nombreux pièges de « l'histoire vraie » grâce à son audace et sa créativité, en plus de dépeindre - peut-être trop brièvement - chaque branche du drame; de l'intervention policière aux victimes effrayées.
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