Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Fin de vie en famille.
Les films de réunions de famille sont presque un genre en soi. De tous temps et dans de nombreux pays, ils s’égrènent régulièrement sur nos écrans. Se positionnant en tant que comédie ou drame et souvent les deux, ce type d’œuvres nous a offert quelques pépites mémorables avec souvent des castings quatre étoiles. On se souvient notamment de l’immense « Festen » de Thomas Vinterberg ou encore de « Un été à Osage County » avec Meryl Streep et Julia Roberts pour les films plus dramatiques mais aussi de comédies populaires et réussies telles que « Le Prénom ». Ici « Blackbird » est mis en scène par le britannique et versatile Roger Michell. Ce cinéaste fait partie des réalisateurs touche-à-tout à la James Mangold voguant avec aisance d’un genre à l’autre. Il a, par exemple, réalisé l’excellent thriller « Dérapages incontrôlés » ou la comédie romantique culte « Coup de foudre à Nothing Hill ». Un metteur en scène rigoureux et appliqué qui s’attaque cette fois à un sujet plutôt difficile et qu’il parvient encore une fois à appréhender avec brio : le suicide assisté au sein d’un weekend en famille. Il aurait pu se vautrer dans le pathos excessif et le larmoyant ou, à l’inverse, se retenir dans l’émotion au point que son film en devienne froid et tienne le spectateur à distance. Fort heureusement, ce ne sera ni l’un ni l’autre ici, son numéro d’équilibriste étant plutôt bien négocié. On est touché par ce que vit cette famille mais on n’est pas non plus à verser des torrents de larmes forcés.
Ce « Blackbird » n’atteint cependant peut-être pas l’extrême délicatesse du film de Stéphane Brizé sur le suicide assisté. En effet, le sublime duo offert par « Quelques heures de printemps » avec Vincent Lindon et Hélène Vincent semble intouchable. Mais ce long-métrage nous convie à un film choral avec en toile de fond ce même sujet difficile de manière propre et réussie. Le casting de choix y est certainement pour beaucoup, chacun jouant sa partition avec brio et sans se tirer la couverture à lui. On ne saurait d’ailleurs nommer une prestation supérieure à une autre tant toute la distribution est au diapason. Le cinéaste ne martèle pas un avis sur la question, laissant le spectateur avoir sa propre idée mais le scénario semble clairement en faveur du suicide assisté au vu du contexte. Il évacue les questions religieuses et morales et ce n’est pas plus mal, cela aurait certainement alourdi le film. L’ambiance est tout sauf pesante alternants petits moments d’émotion et parfois quelques sourires. C’est très bien écrit au niveau des dialogues et « Blackbird » a le bon goût de ne pas s’éterniser sur la durée faisant de ce weekend en famille un moment juste et pudique vantant les valeurs familiales malgré certaines dissensions évidentes. On regrette peut-être que cette histoire prenne encore une fois place chez les riches (les milieux plus populaires ne semblent pas avoir les faveurs de bien des sujets) et son côté classique assumé, mais cela reste du beau cinéma de qualité à tous niveaux. Sortez tout de même les mouchoirs pour le final, pudique mais assez déchirant.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.