Le Métropolis était transformé en Spectrum pour le tournage du film Dédé à travers les brumes, de Jean-Philippe Duval, hier après-midi. En attendant plus de 500 figurants pour le tournage d'un spectacle des Colocs présenté juste après la mort de l’harmoniciste Patrick Esposito, le réalisateur et Sébastien Ricard, qui a la lourde tâche d'incarner Dédé, ont rencontré la presse. Le film devrait prendre l'affiche en mars 2009.
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Jean-Philippe Duval met d'abord en garde : « le film n'est pas l'explication du suicide d'un chanteur. Il fallait briser la chronologie pour ne pas être en attente de la fin. » Il faudra tout de même évoquer la fin tragique de cet homme « extraordinairement vivant », dira Sébastien Ricard. Celui qui a d'abord refusé le rôle a véritablement pris conscience de son importance lorsqu'il a enregistré les chansons des Colocs pour un album prévu en complément du film. « Chanter en solo, c'est comme un gros plan, ça m'a permis de saisir toute l'importance du personnage. »
Est-il trop tôt pour évoquer dans les mémoires le chanteur disparu en 2000? « Dédé Fortin a marqué fortement une génération, mais une génération seulement. Ce n'est pas Réné Lévesque, mais il faut quand même que ça soit bon. J'ai rencontré des membres de sa famille et, même s'ils ont hésité, ils croient que le film pourra aider la fondation Dédé Fortin. »
Selon Jean-Philippe Duval, « le gros défi du film, c'est certainement la fin. Mais on fait une fiction, on est fidèle à l'émotion et au personnage, on n'a pas à imiter. » On y verra, dit-il « un Dédé, pas le Dédé. Un éternel enfant qui a refusé d'être un adulte. »
« On fait un film d'auteur, un film d'imaginaire et d'évocation, on ne fait pas que reproduire la réalité. Il y a des contractions de sept ou huit événements différents, ce n'est pas un documentaire. » ajoute celui qui signe aussi le scénario du film.
Le tournage de Dédé à travers les brumes se poursuit jusqu'au 27 juin.