L'auteur-compositeur-interprète Richard Desjardins retrouve son complice Robert Monderie pour un deuxième long métrage documentaire, après L'erreur boréale en 1999. Moins revendicateur, plus curieux, ce long métrage n'est pas gêné d'avouer dès le départ que les deux réalisateurs partent ignorants à la découverte des communautés autochtones, celles des Algonquins, en Abitibi et au Témiscamingue.
Dans des réserves exiguës, les communautés autochtones vivent souvent sous le seuil de la pauvreté, sur des terrains qui ne leurs appartiennent pas, sans électivité ou eau courante. Est-ce que Le peuple invisible parvient à sensibiliser, à faire prendre conscience de l'urgence? Beaucoup moins que dans L'erreur boréale, même si Desjardins, qui assure la voix-off, s'assure que le long métrage porte sa signature, sa couleur, son accent.
Il n'y a donc pas beaucoup de solutions dans Le peuple invisible, plutôt des questions. Et comme dans tout bon documentaire, le film y va d'une reconstitution historique intéressante qui sert le propos et qui peut paraître choquante. Malgré tout, il est peu probable que le film cause des mouvements de foules et des manifestations; on peut facilement se convaincre que la situation des Algonquins du Québec est la cause directe des actions du gouvernement ou de l'Église, et que c'est à eux de régler le problème.
On n'appose pas une étiquette réussite/échec à un documentaire comme on le fait avec un film de fiction; avec le temps, on saura si le film aura un écho auprès de la population, d'ici là, on ne peut que saluer l'envergure du portrait et des sujets abordés.
Le film est à l'affiche dès maintenant à Amos, Montréal, Baie-Comeau, Sept-Îles, Québec, Lévis, Sherbrooke et Chicoutimi.