À quelques heures de la première montréalaise du film Soie, Michael Pitt, qui incarne Heré Joncour, et le réalisateur François Girard étaient réunis pour parler du film très attendu adapté du livre d’Alessandro Baricco, qui doit prendre l’affiche le vendredi 21 septembre.Lisez la critique du film.
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En 1861, Hervé Joncour quitte l’armée pour partir à la recherche d’œufs de vers à soie afin de nourrir l’industrie grandissante de sa petite ville de la campagne française. Il se rend au Japon, où il découvre non seulement d’excellents œufs, mais aussi une jeune femme mystérieuse qui l’obsède. Entre sa femme Hélène et le désir de repartir pour le Japon, Hervé est déchiré entre deux passions.
François Girard
Le réalisateur des films 32 films brefs sur Glenn Gould et Le violon rouge a pris neuf ans avant de présenter un nouveau long métrage.
Pourquoi avoir choisi d’adapter le roman de Baricco? « Parce que c’est un livre magnifique qui se prêtait très bien à l’adaptation cinématographique, qui avait une belle densité. J’ai été appelé par es personnages. »
Comment choisir ceux qui vont les incarner? « Michael je l’ai vu dans ses films, il correspondait au personnage, je lui ai offert le rôle et il est venu à Montréal pour discuter. Keira, personne ne croyait qu’elle pourrait réagir mais on avait du temps alors on lui a envoyé le scénario. Elle connaissait le livre, elle a aimé et ça s’est fait très simplement.
« Au Japon, on a approché des acteurs importants, mais le rôle de la fille, Sei Ashina, ça a été plus compliqué parce que c’est un personnage très difficile à trouver, j’ai vu beaucoup de filles. »
Qu’est-ce que le film veut transmettre en premier? « Une ambiance, un rythme de contemplation. Ce n’est pas toujours évident au cinéma. C’était important de trouver la pulsation des personnages. »
Est-ce que votre talent et votre intérêt pour la musique aide à réaliser un film? « Oui, je pense que tous les cinéastes sont des musiciens. C’est ce qu’on fait, on organise des événements, des ambiances, des émotions dans le temps, ça ressemble beaucoup à la musique. »
« Faire des films à ce prix-là pour ma satisfaction personnelle ça serait un peu déplacé, mais il y a une satisfaction personnelle, c’est certain. On fait des films pour le public, c’est pour ça qu’on travaille au théâtre, au cinéma ou à l’opéra. Moi, je travaille pour le soir de la première, pour des salles remplies, pour les spectateurs qui sont prêts à faire un voyage. »
À quelle place dans le cinéma québécois Soie est-il destiné? « Il va prendre sa place, qui n’est pas la place des autres. Le violon rouge a eu une place dont j’ai été très content, c’était une vraie rencontre avec le public, mes pairs ont apprécié le film, il a eu une belle carrière. Si Soie a la même carrière, c’est un bon départ. »
Y a-t-il de la pression pour, au moins égaler le succès du Violon? « Je ne suis pas en compétition avec personne d’autre, alors encore moins avec moi-même, on espère juste que le film fasse bien. »
Qu’est-ce que le cinéma a de spécial par rapport au théâtre ou à l’opéra? « Il y a beaucoup de différences, bien sûr, mais dans tous les cas il y a des gens qui achètent leur billet, qui se rendent disponible, qui vont s’asseoir dans un siège, dans le noir. À chaque fois c’est un peu se rapport là qui est établit avec le spectateur, que ça soit live ou pas live, c’est la même chose pour l’essentiel. »
« C’est un autre genre de travail. Le montage serait la grande différence, mais il y a quand même un montage qui se fait au théâtre, il peut y avoir des coupes. Mais c’est vrai que le montage c’est naturellement une question de cinéma. »
Avant de se lancer à nouveau dans la réalisation du film, François Girard se rendre à nouveau au Japon pour mettre en scène un spectacle du Cirque du Soleil qui doit être présenté à Tokyo. « J’ai des idées de film, mais tout est encore jeune. »
Michael Pitt
L’acteur, qui a débuté sa carrière à la télévision dans la série Dawson’s Creek a aussi participé aux films Murder Bu Numbers et The Dreamers, avec Bertolucci. Pas mal pour un jeune de 26 ans, qui incarne dans Soie Hevé Joncour, le personnage principal.
Et qui dit personnage principal dit tournée de promotion épuisante. « Je ne me plains pas, ça va, mais c’est un peu bizarre. J’apprécierais sans doute davantage si j’étais assis de ton côté de la table. »
« J’ai lu le scénario et j’ai rencontré François, je les ai aimés tous les deux. », dit celui qui n’avait pas lu le livre avant d’être approché pour le projet.
« Je me suis beaucoup inspiré du livre pour créer mon personnage. C’est de là que tout a commencé. » Au-delà de l’apparence physique, est-ce qu’Hervé ressemble à Michael? « Il ne me ressemble pas du tout. »
« Ça n’a jamais été difficile de redevenir moi-même après une intense journée de tournage. En fait, c’est bien plus facile de se relâcher et de quitter le personnage, c’est difficile de rester concentré. »
Il y a peu de dialogues dans le film. « C’est très difficile de dire des choses sans les mots. C’était le plus grand défi du film, ça et être loin de chez moi pour très longtemps. »
Comment était François Girard comme réalisateur? « Il était très méticuleux, ce qui est très bien, et il est très préparé et intéressé, aussi très intelligent. Il a essayé de m’impliquer autant qu’il a pu. »
Y a-t-il des rôles, des défis que vous aimeriez relever? « Je ne pense pas vraiment de cette façon-là. Les choses qui m’intéressent sont souvent celles qui me surprennent. C’est plus attirant pour un acteur de faire quelque chose qu’il n’a jamais fait que de rejouer le même rôle plusieurs fois. »
Même dans une comédie? « Je ne suis pas contre, si le rôle et bon, oui. Mais je suis habituellement plus attiré par les choses plus étranges. »
« Je ne me préoccupe pas de la réception en général. Je m’en fais davantage avec ce que mes amis pensent, mais si on s’inquiète trop de la réception, ce n’est pas bon. Si je sais que j’ai tout fait ce qui était en mon pouvoir, si je me suis poussé plus loin que prévu, je suis fier de moi. »
Soie prend l’affiche ce vendredi.