À une semaine du lancement du film À vos marques... Party!, réalisé par Frédérick D'Amours, les acteurs Mélissa Désormeaux-Poulin, Jason Roy-Léveillée, Catherine de Léan et le réalisateur se sont réunis pour parler de leur expérience sur le plateau du film.
Un film produit par Christian Larouche de Christal Films et Caroline Héroux - qui signe aussi le scénario avec Martine Pagé - sans l'appui financier des institutions, excepté une aide de 300 000 $ de la SODEC pour la post-production du film.
À la veille du bal de finissants, Gaby Roberge reçoit la directive claire de sa directrice d'école de s'intégrer. Elle devra donc aider une Québécoise de retour de France à se sentir à l'aise à l'école, en plus de devoir aider le sportif de l'école, Fred Bédard, avec qui elle a une vieille dispute, à passer son cours de mathématiques.
Mariloup Wolfe, Maxime Desbiens-Tremblay, Alexandre Despatie, Sylvie Moreau et Guy Jodoin sont également en vedette dans le film, qui prend l'affiche le 30 mars.
Mélissa Désormeaux-Poulin
L’actrice qu’on a pu voir dans Il était une fois dans le trouble et dans La promesse obtient un premier rôle au cinéma dans À vos marques… Party!, où elle incarne Gaby Roberge. « C’est une fille qui est super abrasive, qui est solitaire, qui a une grande carapace. C’est un peu pour se protéger qu’elle est très difficile d’approche. »
Personne parmi les artisans du film n’hésiste à dire que le film s’est tourné très rapidement. Deux semaines avant le tournage, Mélissa Désormeaux-Poulin est convoquée en audition. « Je n’étais pas dans une situation où je pouvais dire oui ou non. J’avais lu le scénario, j’avais envie de passer l’audition, je l’ai fait et je l’ai eu. Je l’ai lu comme un roman. C’est un défi quand même, j’ai 25 ans c’est une fille de 15 ans. Je pensais que ça pouvait être accrocheur, parce que ça va appeler les ados et qu’on n'en a pas ici au Québec des films pour ados. »
« Au début on pensait que c’était juste les ados, mais finalement on se rend compte que c’est un public plus large. Des gens de 70 ans sont venus et ils ont trippé. Je pense qu’on peut plaire à tout le monde pour différentes raisons. »
Plaire à tout le monde? « Les critiques, j’oublie ça, parce que c’est un film commercial et pour ados, je sais que ça ne leur plaira pas, et c’est correct. C’est pas fait pour eux. Mais les ados j’aimerais ça, parce que c’est eux le public cible. Il y a de bonnes valeurs. La confiance en soi, l’ouverture vers les gens, faire confiance aux autres, la famille.»
Une relation très intime se développe dans le film avec Fred Bérard, le personnage de Jason Roy-Léveillée. « Jason c’est un coup de cœur. On a trippé ensemble, on allait vraiment vite dans toute cette histoire-là, tellement qu’on n’avait pas le temps de faire : « Ah! Je suis gênée. » Non non, on avait une histoire à raconter alors on y allait. »
S’il a été produit sans le support des institutions cinématographiques canadienne et québécoise, le film a reçu l’appui de partenaires privés. « Ça n’a pas fait une différence au tournage. Il y a peut-être une scène où oui, il fallait qu’on le voit. Mais c’est grâce à eux qu’on a fait le film alors je ne cracherai jamais, jamais sur eux. C’est un financement privé, c’est ce qui arrive dans ce temps-là. Pas le choix de les montrer. Ce n’est pas en mon pouvoir, mais je suis contente d’être ici en train de parler du film. »
En attendant un nouveau projet de film, on pourra voir Mélissa Désormeaux-Poulin dans La promesse, puisqu’elle nous confie que son rôle va prendre de l’importance dans les semaines à venir.
Jason Roy-Léveillée
Jason Roy-Léveillée, qu’on verra cet automne dans Le Ring, pose les balises de son personnage ainsi : « C’est l’espoir sportif de l’école. Par la force des choses, il est populaire à l’école parce qu’il sort avec la pitoune, il se tient avec la gang « hot », mais il a des problèmes en maths, alors il va se faire aider par Gaby Roberge. »
« Peu importe l’âge où le style de personne qu'on est, je trouve que la palette de couleurs des personnages est assez grande pour qu’on puisse se retrouver. Les plus vieux vont pouvoir se rappeler et retomber dans leur secondaire. »
Est-ce que le film s’approche de la réalité des jeunes d’aujourd’hui? « Oui, il y a l’espèce de petit côté américain et les personnages clichés et tout ça, mais c’est québécois et on se reconnaît là-dedans. Oui, c’est des vraies situations qui ne changent pas de générations en générations : les problèmes d’amour, on se cherche quand on est ado, oui il y a les plus belles filles qui sont bitch un peu. Le personnage de Gaby regorge de belles valeurs. Il y a aussi la relation père-fille, qui n’est pas là souvent dans les films. Aller au bout de soi-même. C’est rempli de points positifs, il n’y a pas de sacres et pas de fourrage de tartes aux pommes. C’est un film simple, positif, sans prétention. »
« Mélissa, c’est un coup de cœur. C’est une comédienne extraordinaire, à l’écoute, elle est super vraie, naturelle, simple. Avec tout le monde la chimie s’est faite assez rapidement. C’est un projet qui tenait à cœur à tout le monde. On a eu du plaisir entre les takes, et je trouve que ça paraît. »
Est-ce que le moment est bien choisi pour que le cinéma québécois produise un film pour les ados? « Oui, oui, il était temps. Les jeunes vont en voir des films américains comme ça. Oui, les films d’auteur c’est intéressant, mais enfin un film pour les jeunes. Ça va encourager le cinéma québécois à ouvrir ses horizons. »
Au sujet des partenaires privés. « Il y en a des jeunes qui vont manger chez McDo, moi-même j’y vais des fois. On n’influence rien, on ne fait que montrer une réalité qui est là. Pas le choix, il y en a dans tous les films. Je pense que le réalisateur comme n’importe qui ne voudrait pas ça, c’est normal, mais il n’a pas le choix, ils ont payé. Il faut qu’il le mette. »
Catherine de Léan
« Je joue la file la plus populaire de l’école, qui est très méchante et qui est la pire ennemie de Gaby Roberge. Je sors avec le plus beau gars de l’école, le grand sportif Fred. »
Un personnage inspiré, au moins en partie, de la réalité? « Je ne suis pas du tout une bitch. C’est très agréable de jouer les méchants. Julie, c’est la reine et elle peut faire ce qu’elle veut, j’avais un peu l’impression que je pouvais me permettre d’être méchante alors que dans la vie, moi je fais très attention pour ne pas blesser les gens. Je suis très respectueuse. »
« L’avantage que je vois d’un film comme ça c’est qu’on va aller rejoindre des Québécois avec un film qui a été fait au Québec. Peut-être que justement ce public-là va vouloir voir d’autres films québécois après. »
Frédéric D’Amours
Le réalisateur de Les Ex, présenté à Séries+, se lance dans un premier projet pour le grand écran. « C’est rare qu’on voit ce genre de choses-là. C’est Caroline Héroux et Christian Larouche qui m’ont appelé pour me proposer un projet. Ils n’ont pas eu besoin de me convaincre parce qu’un film pour ados, on n’a jamais vu ça au Québec. La surprise était que « si tu veux, tu commences demain. » Oh boy! Ok demain? Beau défi J’avais rencontré Caroline et Christian un mois plus tôt pour leur proposer autre chose, et je crois que le courant avait bien passé entre nous. La preuve est là. »
Est-ce que le moment est bien choisi pour un film pour ados? « Pourquoi pas? Avant que quelqu’un d’autre le fasse, aussi bien que ce soit moi! Plus on va attendre, plus la mode de va passer. Remarque que des gens de 35-40 ans viennent voir le film et disent : « Ah! ça me rappelle Breakfast Club, et Sixteen Candles. » Mais je pense qu’il fallait saisir l’opportunité de le faire là, là. »
C’est lui a dû composer avec la nécessité de mentionner les partenaires et de les intégrer dans le film. « Ce n’est pas une contrainte. Je pense que s’il n’y avait pas ça, on ne l’aurait pas fait le film. Tu t’adaptes, tu veux le faire, ou tu ne veux pas le faire. Si tu acceptes, tu acceptes aussi les conditions, et les concessions que tu dois faire. Moi, je l’acceptais. En plus, c’est normal, les Américains le font à tout de bras. »
« Essayons de le plugger intelligemment. Le cas le plus probant c’est McDo, mais si je n’avais pas eu ça, ç’aurait été Gérard Patate parce que j’avais besoin de faire un establishing shot de l’endroit. Ce n’est pas juste une question de plugger un McDo, c’est parce qu’on plug la bâtisse. »
« C’est la réalité des jeunes de toute manière. C’est comme la musique. Elle fait partie intégrale de leur vie, alors il y en a wall to wall. »
« Moi j’ai une fille de treize ans. Je l’ai fait pour elle. Je ne m’attends pas à révolutionner le genre, on n’a pas de prétention derrière ce film-là. On veut faire passer un bon moment aux ados et à ceux qui sont jeunes de cœur. »
À vos marques... Party! prendra l’affiche le 30 mars prochain.