Après avoir pris l'affiche en Europe au début du mois, Millénium - Le film prend l'affiche au Québec ce vendredi. Inspiré d'une série de livres de Stieg Larsson, qui seront tous bientôt portés au cinéma, le film met en vedette Noomi Rapace dans le rôle de la jeune pirate informatique Lisbeth Salander, tout juste sortie de détention pour un crime sordide.
Rencontre avec Noomi Rapace, qui participe présentement à une tournée mondiale pour promouvoir le film. Ce matin, elle était en transit entre Rome et Madrid.
Comme Millénium est un livre qui a connu un succès planétaire, on peut facilement imaginer que la pression est immense afin que Lisbeth ressemble en tous points à ce que les lecteurs s’imaginent. « Bien sûr, et il m’a fallu du temps pour comprendre que je n’étais pas responsable du succès du film, pour ignorer les attentes des fans et pour créer ma propre Lisbeth. Il fallait me fermer au monde extérieur, et aussi travailler étroitement avec le réalisateur. »
Est-ce plus facile d’entrer dans la peau d’un personnage lorsqu’il faut subir une transformation physique comme c’est le cas ici? « Oui, c’est certain. En plus de tout ça j’ai pris des cours de kickboxing, de conduite. Je me suis beaucoup entraînée pendant six semaines car je voulais avoir l’air plus masculine et plus mince. Je me suis aussi fait percer. »
Est-ce que le personnage devient envahissant, même dans la vraie vie? « Non, pas vraiment. D’un autre côté, je ne suis pas une actrice très technique, alors c’est très difficile de la laisser au travail. Mon quotidien est très influencé par mes personnages. C’est pour ça que je n’aime pas trop donner des entrevues, parce qu’il faut que je sorte, en quelque sorte, d’un travail que je fais habituellement à l’intérieur. C’est une contradiction pour moi. »
Il y a dans le film plusieurs scènes très intenses, dont un viol sordide. « En effet, ce sont des scènes très difficiles mais aussi très intéressantes. Il fallait que je sois brave, mais aussi que je fasse confiance au réalisateur et à l’acteur. Cependant, une fois que les scènes étaient terminées, j’étais très satisfaite parce que je savais que j’avais tout donné, qu’il était impossible que je fasse mieux. »
Est-ce que le succès du film a beaucoup changé votre vie en Suède? « Je n’étais pas très connue en Suède, j’avais fait quelques films, quelques séries télé, beaucoup de théâtre mais très peu de choses très populaires. Là, on peut dire que je suis assez connue. »