Le réalisateur québécois Jean-Marc Vallée présente au public québécois son plus récent film, Victoria - Les jeunes années d'une reine, ce week-end. Il s'agit d'un premier film pour lui depuis C.R.A.Z.Y., en 2005.
Pourquoi avoir choisi ce film en particulier? « En décembre 2006, après quinze mois de lecture de scénarios de toutes sortes, on m'a fait lire ce scénario. Je me suis dit que j'étais prêt à raconter cette histoire-là. Pourtant, les films d'époque et la monarchie, j'en ai rien à foutre... Le scénario était beau, le scénario était amoureux, j'ai voulu embarquer. »
Et un budget plus imposant, comme c'est le cas ici, qu'est-ce que ça change? « Ça fait que tu as du temps, sur le tournage. Tu as le moyen pour prendre des décisions que tu ne prendrais pas autrement, et au tournage, et au montage. Il y a un confort que je n'avais pas sur C.R.A.Z.Y.. »
« Il faut rester humble, cependant, parce que le show, c'est les acteurs. Il y a bien des scènes en plan-séquence, j'ai très peu coupé au montage. »
Les comédiens ont-ils une qualité commune? « Je ne sais pas s'ils ont une qualité commune, mais ils ont tous le désir de rendre leur personnage de façon réaliste. Ils sont tous très minutieux. »
Dans un film contemporain, on peut accepter le naturel des comédiens, mais dans une oeuvre d'époque... « Encore là, c'est drôle. J'ai dit aux acteurs de ne pas essayer d'être « époque ». On ne sait pas ce que c'est d'être « époque », on n'était pas là. Il faut être ce qu'on est, et si on pense que c'est trop moderne, on verra. »
Est-ce que les Anglais avaient des réticences à montrer la Reine ainsi? « Nous, on s'est dit qu'on y allait, de s'amuser, d'être le personnage. Personne ne nous disait de faire attention... mais on savait qu'on prenait ce parti pris -là. »
Il y a donc très peu de place pour l'improvisation sur le plateau. « Sur le tournage, ça arrive qu'on change une réplique, qu'on en coupe une. Des fois j'appelais le scénariste à la dernière minute pour ajouter ou changer des répliques. Parfois, le soir, je regardais mes rushs, et j'aimais pas ça, alors j'appelais mon producteur pour lui dire qu'on allait les reprendre. Pas pour servir l'ego, mais pour servir le film, l'émotion. »
Le film prend l'affiche ce vendredi 18 décembre.