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Délire symbiotique.
Le premier épisode de « Venom » n’avait pas emballé la critique et le public et semblait avoir été charcuté par la production. Il n’avait pourtant pas à avoir honte et on avait déjà vu bien pire en termes de films de super-héros (coucou « Suicide Squad » premier du nom ou, à moindre mesure, le récent et opportuniste « Shang-Shi »). Les producteurs ont donc voulu rectifier le tir et fait un choix entre la comédie et l’horreur pure, chose que le premier opus avait bien du mal à trancher. Et ils ont préféré la première option, faisant de « Venom 2 » une espèce de buddy-movie comique et schizophrène. Mais à quatre. En effet, d’un côté le gentil Eddie Brock avec le symbiote Venom ne lui et de l’autre le vilain Cletus Kasady avec le nouveau symbiote Carnage. Un blockbuster certes atypique à tous niveaux mêlant comédie et déluge d’effets spéciaux sur une durée jamais vue pour un film de super-héros : à peine une heure et trente minutes!
Ce choix original et assumé semblait être une bonne chose, permettant au spectateur de voir quelque chose de différent en la matière mais le résultat est, disons-le, pour le moins déroutant. Et pas vraiment réussi ni digeste. Il est certain que le choix de l’horreur pure et des frissons associés à une violence nécessaire au vu du personnage aurait été bien plus méritoire et pertinente. Mais les aléas de la classification auraient empêché une partie du public de voir le film et donc retiré à celui-ci une partie de se rentabilité. Pourtant « Deadpool », « The Suicide Squad » ou « Joker », pour prendre des exemples variés, nous ont prouvé le contraire. Dommage donc, car si le film passe très vite, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Côté humour, c’est toujours aussi bas de plafond et on a plus la surprise des chamailleries du premier entre Venom et son hôte humain. Deadpool et les membres de la Suicide Squad, deuxième du nom, nous faisaient bien plus travailler les zygomatiques avec un humour sincère, tantôt génialement vulgaire, tantôt impertinent et surtout réellement drôle. Ici, si on sourit deux fois c’est bien.
On se reporte donc sur des effets spéciaux toujours très impressionnants, notamment lors d’un final réussi dans la cathédrale, un lieu un peu plus singulier qu’à l’accoutumée. Pour le reste, et c’est le comble, quasiment aucune scène d’action pendant la moitié du film pour se concentrer sur les problèmes « psychologiques » et tout à fait futiles et dispensables que rencontrent nos symbiotes et leurs hôtes. Ensuite, les scènes d’action se résument à deux scènes d’évasion réussies mais brèves. Étonnant pour un tel blockbuster. Enfin, la dualité amoureuse en parallèle vécue par nos deux créatures n’est jamais approfondie. La palme de l’inutilité est à mettre au crédit de Naomie Harris en seconde méchante sacrifiée par les scénaristes. Quant à Michelle Williams, elle vient une fois de plus payer ses impôts pour le peu de temps – et d’utilité – qu’on la voit à l’écran. Andy Serkis (interprète de Gollum ou King Kong) est certes doué pour les effets spéciaux mais de lui confier un blockbuster de la sorte n’était pas la meilleure des idées sur le plan narratif. « Venom 2 » restera un cas d’école, non pas comme un ratage, mais comme une aberration ou une exception dans le monde cinématographique des super-héros/vilains. Pas déplaisant mais futile, bizarre et inadapté.
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