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Pur revival 80's
Les remakes sont désormais monnaie courante à Hollywood, voire même partout désormais. À raison ou pas. Comme le sont les suites tardives (« Blade Runner 2049 »), les reboots (la saga des « Batman »), les legacy sequel (la nouvelle trilogie « Halloween »), les prequel (« Prometheus » et « Alien Covenant »), les cross-over (« Alien VS Predator ») ou les spin-off (« Birds of Prey »). Cela dénote le manque flagrant d’imagination et de prise de risque des producteurs des gros studios. Car c’est en général les blockbusters qui sont en proie à ces nouvelles modes, pas le cinéma d’auteur ou indépendant. Ou alors très rarement. Et quand on voit qu’on vient dénicher une petite série B des années 80 pour en refaire une adaptation, quand bien même celle-ci est devenue culte pour quelques nostalgiques avec le temps, c’est symptomatique de notre époque et de ce constat. Alors oui, il faut l’avouer, refaire le « Road House » de Patrick Swayze près de quarante ans après semblait quelque peu inutile. Et ça l’est sans pour autant que ce soit déplaisant, bien au contraire si vous êtes d’humeur légère et que vous avez d’un film bourrin et sans prise de tête.
En effet, durant près de deux heures, on ne s’ennuie pas une seule seconde devant l’histoire de ce boxeur qui va devenir videur d’un bar dans les Keys floridiennes et affronter un gang véreux voulant s’accaparer l’établissement. Les paysages exotiques sont dépaysants et très bien mis en valeur. Par exemple, la scène d’action finale en bateau et ce qui s’en suit est originale, surprenante et occasionne son lot d’adrénaline. Tout comme le rendez-vous galant entre le personnage principal et son love interest pieds dans l’océan qui optimise parfaitement la topologie particulière de ce chapelet d’îles à mi-chemin entre la Floride et les Caraïbes. En outre, les bastons sont sèches et violentes à souhait en plus d’être particulièrement bien chorégraphiées. Doug Liman, à l’origine de blockbusters variés et plus (« Edge of Tomorrow », « Mr. & Mrs. Smith”, …) ou moins (“Le chaos en marche”) réussis, est un honnête faiseur et sa mise en scène s’avère plutôt qualitative.
On peut regretter un script linéaire et totalement sans surprise mais c’est l’apanage de la petite série B du samedi soir. Et « Road House », comme son illustre aîné, se pose là avec un léger sentiment de nostalgie que procurent ces vieux films d’exploitation et de vidéo-clubs des années 80 et 90. Jake Gyllenhaal en impose dans le rôle principal nous refaisant le coup du corps musclé de l’excellent « La Rage au ventre ». Un acteur caméléon qui enchaîne son second remake après celui du film suédois « The Guilty » qui était tout aussi dispensable. Quant à la première apparition du combattant de MMA Conor McGregor elle est amusante et jubilatoire car complètement décomplexée et exagérée. Sa prestation fait penser à celle complètement WTF de Jason Momoa dans le dernier « Fast and Furious » et qui donnait tout son sel à ce dixième épisode parfaitement idiot. En revanche, les personnages féminins sont peu creusés, ce qui est étonnant au vu de la mode actuelle et du féminisme revigorant qui s’empare du cinéma. Comme si ce remake voulait s’inscrire dans une époque révolue, en mode Madeleine de Proust : en somme, un revival à l’ancienne de films suintant la sueur et les bras cassés. Ce qu’il est.
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