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Faux making-of, vrai navet.
Drôle d’histoire déjà que la genèse de ce film d’horreur. Tourné en 2019, il avait été remisé au placard suite à la crise sanitaire. C’est le tournant improbable de la carrière de Russell Crowe depuis une petite dizaine d’années qui a fait que ce film sorte. Sa filmographie lorgne de plus en plus sur celles de Nicolas Cage ou Liam Neeson (en gros passer de blockbusters alternés avec des films à Oscars plus pointus à des séries B génériques de tous les genres) et elle a accouché d’un succès inattendu l’an passé, « L’Exorciste du Vatican », pourtant de piètre qualité. Les producteurs de « The Exorcism » se sont donc décidés de manière opportuniste à monter le film, retourner quelques séquences et le sortir pour surfer sur le succès (surtout à l’international) d’un film similaire en tous points, il n’y qu’à voir leurs titres. Pourtant, ce n’est pas comme si le terrain des films d’horreur traitant de possession, d’exorcismes et de démons en tous genres n’étaient pas saturé jusqu’à l’indigestion. Il en sort bien deux ou trois par an sur les écrans et souvent ce n’est ni fait ni à faire.
La petite originalité ici qui incite à la curiosité réside dans le fait que le réalisateur de ce film est le fils de l’acteur Jason Miller, interprète du Père Carras dans le maître-étalon du genre et œuvre inscrite au panthéon du septième art et du genre horrifique : on parle bien sûr de « L’Exorciste » de William Friedkin. Le père a probablement dû faire état de toutes les choses étranges s’étant déroulées sur le tournage lui conférant une aura mystérieuse. Et c’est donc sur ce canevas que Joshua John Miller a construit son premier long-métrage : un film d’horreur sur le tournage d’un film d’horreur. Une sorte de faux making-of déguisé et moderne de l’illustre long-métrage qui a inspiré tous les films de possession et qui demeure encore insurpassable ou presque si on adore « The Conjuring » premier du nom par exemple. La première scène où un acteur meurt sur le plateau de tournage en répétant seul est d’ailleurs plutôt réussie et prometteuse tout comme ce contexte et ses secrets de production rendent « The Exorcism » assez intrigant et alléchant. Mais hormis cela et une scène relativement effrayante et impressionnante, bien que déjà vue cent fois dans ce genre de film, on est face à un navet mal bricolé et rafistolé.
C’est bien simple ici on a droit à tout ce que les films d’horreur du genre aux frissons faciles et sans une once d’originalité nous abreuvent de manière régulière depuis des décennies de cinéma. Musique assourdissante et accompagnement sonore qui nous font plus mal aux oreilles que sursauter et destinés à compenser l’absence de réel frisson, scénario partant de ce postulat pourtant peu commun qui empile les clichés et passages attendus comme des perles sur collier en plus d’avoir des développements mal écrits et sans queue ni tête, image terne dans les gris délavé peu flatteuse à l’œil ou, encore et surtout, une véritable absence de mise en scène et d’atmosphère. Les seconds rôles font ce qu’ils peuvent sans briller, on retrouve même le héros de « Avatar » Sam Worthington obligé de tourner dans des nanars de la sorte entre deux films de Cameron pour vivre, et Russell Crowe qui montre encore une fois que sa carrière est en déclin total. Bref, passez votre chemin et ne vous laissez pas avoir par la mise en abyme prometteuse du départ, c’est du vu et revu et « The Exorcism » se place davantage dans le fond du panier que le dessus contrairement au récent préquel de « La Malédiction » qui s’avérait bien plus inspiré.
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