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Pépite d'animation précieuse et rare.
Cela faisait bien longtemps qu’un film d’animation n’avait pas une aussi bonne surprise et un tel moment d’enchantement. Repéré à Cannes à la section à Un Certain Regard, « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » est un long-métrage produit par la Belgique et la Lettonie, rendant d’ailleurs la chose encore plus rare et étonnante. Gints Zilbalodis nous offre près d’une heure et demie de poésie, d’émotion et de ravissement visuel avec un film animalier entièrement sans dialogue. Sacrée prouesse qui nous ramène aux grandes heures du muet. Une œuvre précieuse et exceptionnelle où tout s’exprime à travers la musique (ample, belle, nostalgique et somptueuse) et le pouvoir des images. Et fait plutôt rare : dès les premières secondes où l’on suit ce chat, on est emporté dans ce voyage poétique et magnifique sans plus jamais pouvoir en décrocher.
Le contexte dans lequel vont évoluer ces animaux reste assez flou, laissant place à notre imaginaire, mais on retrouve des animaux seuls sans trace d’êtres humains dans une nature merveilleuse qui va être engloutie par un raz-de-marée rendant la plupart des terres immergées. Il y a clairement un sous-texte écologique de ce côté-là. Cependant, les endroits qu’ils vont parcourir semblent remplis de traces de civilisations humaines avancées. On sent dans les décors l’inspiration de plusieurs cultures entremêlées avec un brin de fantaisie tant certaines choses rencontrées semblent imaginaires (cette sorte de Léviathan, la forteresse de bois ou ces grands pics rocheux effleurant les nuages) participant à rendre « Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau » encore plus unique et merveilleux, parfois proche des Miyazaki dans l’univers dépeint à l’écran.
L’animation est une réelle prouesse et elle ne ressemble à quasiment rien de connu. On a un réalisme incroyable des décors et des textures comme celles de l’eau ou de l’herbe tandis que celle des personnages animaux s’apparente davantage à autre chose de plus singulier. Le mélange des deux est probant et confère à ce petit bijou de poésie un charme inégalé et incomparable. On y parle ici de vivre ensemble, de solidarité face à l’adversité et de la peur de l’autre et de l’inconnu avec une subtilité qui confine à la perfection malgré un récit sans parole. Et pour ne rien gâcher, ce film d’animation est constamment traversé par une belle émotion qui va jusqu’à emplir nos yeux de larmes mais qui n’empêche pas non plus parfois quelques francs éclats de rire dus aux mimiques et tics des différents animaux. Cette Arche de Noé pas comme les autres est un véritable cadeau du ciel et une œuvre qui illumine nos cœurs et nos esprits aussi bien pour les petits que les grands. Un classique instantané de l’animation qui laisse loin derrière lui bien d’autres productions à gros budget et dont l’humilité est belle à voir.
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