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L'autisme en famille.
L’acteur Tony Goldwyn, petit-fils de l’illustre copropriétaire de feu la MGM (Samuel Goldwyn), est un acteur davantage habitué aux seconds rôles qu’aux premiers. Le nombre de films connus dans lesquels on a pu l’apercevoir sans connaître son nom sont légion. On a pu le voir aussi bien dans de vieux films tels que « L’Affaire Pélican » ou « Nixon » que dans les plus récents « Divergente » et « Oppenheimer ». Mais il tourne aussi beaucoup dans des séries comme « Scandal » dont il est la tête d’affiche et pour laquelle il a réalisé quelques épisodes. Moins mémorable, cet acteur qui s’était senti le besoin de passer à la mise en scène en est déjà à son cinquième film avec « Ezra ». Mais aucun de ses précédents, comme les comédies romantiques « Attraction animale » à « Last kiss », n’ont marqué les esprits. Il n’avait pas tourné de film depuis le thriller judiciaire « Conviction » en 2010 et nous revient ici avec une comédie dramatique un peu datée mais charmante. Un long-métrae qui nous embarque et nous touche au cœur mais qui, encore une fois, ne laissera pas un souvenir impérissable à qui l’a visionné. On a parfois l’impression d’être revenu dans les années 90 avec ce genre de films bienveillant, entre humour et émotion, qui parlent de la relation entre un personnage différent et son entourage (du genre « Forrest Gump » auquel on pense en premier lieu). C’est touchant, c’est mis en scène correctement (mais sans génie) et ça fait du bien mais ça ne marquera certainement pas le cinéma de son empreinte.
Le déroulement est attendu et « Ezra » frôle régulièrement la production de seconde zone ou télévisuelle mais s’en démarque surtout grâce à son très joli casting qui le tire vers le haut. D’abord, l’excellent, sous-estimé et sous-employé Bobby Cannavale est un choix de casting judicieux pour le rôle principal et l’association avec le jeune acteur autiste est impeccable. Mais c’est aussi la riche galerie de seconds rôles qui entoure ce joli duo qui en vaut la peine. La toujours sympathique et tout-terrain Rose Byrne (qui fait le grand écart entre l’horreur des « Insidious » en passant par les grosses productions telle que « X-Men » ou les comédies potaches comme "Nos pires voisins » ou « Mes meilleures amies ») est tout aussi indiquée dans le rôle de cette mère inquiète et empathique. Robert de Niro, grand acteur qu’on a toujours peur de voir en roue libre, est ici parfait en grand-père conciliant et compréhensif. Cela fait du bien de le voir dans un jeu mesuré et sobre. On peut aussi parler de Whoopi Goldberg, Vera Farmiga ou Rainn Wilson, ils sont tous à leur place et forment une galerie de seconds couteaux épatante pour ce film qui évite adroitement les clichés (la mère et le père divorcé ne se détestent pas, l’enfant autiste n’est pas un prodige en quoi que ce soit, ...) et nous livre un final bouleversant et très émouvant. Certes, rien de transcendant ici, le programme lacrymal fonctionne à peu près sans verser dans le pathos et celui concernant les zygomatiques manque un peu de nerf mais tout cela reste bien fait pour un petit film gentil et sympathique.
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