Après avoir fait couler beaucoup d'encre à Cannes, Toronto et dans les médias québécois, L'âge des ténèbres arrive enfin sur les écrans du Québec. Dès vendredi, les cinéphiles pourront juger par eux-mêmes si ce nouveau film de Denys Arcand, le premier après Les invasions barbares, est à la hauteur des nombreuses attentes suscitées par la renommée de son auteur et réalisateur. Lisez la critique du film ici.
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Marc Labrèche, dans le rôle principal, a la chance de démontrer le côté dramatique de son talent, tandis qu'il est entouré de femmes magnifiques qui peuplent ses fantasmes. Parmi elles : Sylvie Léonard, Macha Grenon, Caroline Néron et Camille Léonard Rioux.
Rencontre avec eux.
Marc Labrèche
Quel sentiment a-t-on en se voyant sur un grand écran? « C’est jamais vraiment agréable, la première fois surtout. Mais si tu veux voir où tu as planté, tu as intérêt à le voir. »
Avez-vous une scène préférée? « Une scène préférée? Non. Moi, c’est le parcours qui m’intéressait, c’est les cinquante jours de tournage... ça serait très étonnant que je revive ça un jour. »
La dernière fois que Denys Arcand a fait un film, avec Rémy Girard, sa carrière internationale a été lancée... Est-ce qu’on peut s’attendre à voir Marc Labrèche à Hollywood? « Well, you know, I’m gonna take English lessons... non, non, non, de travailler avec des gens aussi inspirants, qu’ils soient n’importe où, que ce soit pour un film, un show télé, que ce soit comme animateur, comme comédien... quand la rencontre est réussie, c’est là que pour moi ça valait la peine de le faire. Peu importe le résultat, le box-office, la cote d’écoute. Je ne veux pas dire qu’on est totalement au-dessus de ça mais, c’est pas ça qui va décider ce qu’on retire de l’expérience. »
Que retirez-vous de L’âge des ténèbres? « J’en retire d’immenses et beaux souvenirs que je vais garder avec moi peu importe ce qui arrive après. »
Sylvie Léonard
Comment était Denys Arcand sur la plateau? « Il savait ce qu’il voulait. Il m’a dit : « ton meilleur allié c’est ton cellulaire, les autres n’existent pas autour de toi et tu peux raconter des choses odieuses comme si c’était une recette de cuisine. » Alors je me pense bonne, je me dis que j’ai compris, et il fait : « Non, tu es trop attachante. » Il me l’a vraiment fait jouer de façon détachée, froide, tout le temps, tout le temps. »
Est-il ouvert aux suggestions? « Oui, si j’en ai il va les écouter, mais on n’a pas besoin d’en faire beaucoup, parce qu’il sait vraiment où il s’en va. Il nous veut comme complice, mais il ne fait pas de détours en Arabie en disant ce qu’il ne veut pas, il sait ce qu’il veut, c’est rassurant. »
« Je me prépare tellement, te dire à quel point je sais mon texte... je peux le dire en écoutant une émission. Plus je le sais, plus je suis libre, plus j’ai l’air de l’inventer. »
Avez-vous une scène préférée? « Oui, la scène dans la rue. C’est ma scène, d’ailleurs j’étais bien bien bien déçue parce qu’on n’a pas fait beaucoup de prises. Denys était très content après deux takes, mais j’étais déçue que ce soit déjà fini. »
Est-ce difficile de travailler avec Marc Labrèche? « Non! Il a son humour, mais c’est pas ça qui est en avant plan tout le temps. C’est un gars qui a les deux pieds vraiment sur la terre. J’avais déjà travaillé avec Marc on se connaît depuis très longtemps. Mais en même temps, on joue ensemble mais pas vraiment ensemble, on ne se parle presque pas. »
Votre fille joue aussi dans le film, l’avez-vous accompagnée? « Je l’ai aidée à préparer ses auditions. Sur le plateau, c’était Denys, moi je ne me mêlais de rien, rien, rien. Elle était là comme apprentie avec Denys Arcand et l’équipe. Moi, j’étais la mère, je lui disais : « me semble qu’il fait froid mets donc ton manteau! ». Elle avait bien lu le scénario, elle savait toute l’histoire. Ce n’est pas une jeune fille qui veut jouer pour se faire voir à la télé. »
« Juste des projets, j’ai tout fais ce que j’avais à faire, là je suis en attente de patentes. »
Y a-t-il un rôle qui vous plairait particulièrement? « Ce qui me vient spontanément, c’est le rôle d’une femme qui souffrirait d’une maladie mentale, d’une détresse, quelqu’un qui a un mal de vivre. »
Macha Grenon
Comment vous a-t-on approchée pour le rôle? « J’ai reçu un téléphone comme quoi Denys Arcand avait écrit un personnage et qu’il pensait à moi pour le rôle. » C’est un beau compliment! « C’est le fun de faire partie de l’imaginaire d’un cinéaste. »
Quel était le plus grand défi du personnage? « De ne pas tomber dans ma robe! Mais sinon, je dois dire que ça s’est vraiment passé dans le plaisir. Le défi au niveau créatif c’était de jouer un personnage qui se croit dans un autre film. Elle se prend un peu pour une elfe! Elle voudrait vraiment être dans Le seigneur des anneaux. »
Caroline Néron
« J’avais vu dans le journal que Denys et Marc faisaient un film ensemble, et j’avais dit à mon agent de me trouver une audition parce que c’est un rêve pour moi de travailler avec ces deux personnes-là. Et en plus dans un même projet, c’était parfait. »
Comment avez-vous réagi quand Denys Arcand vous a offert le rôle? « J’ai capoté. Je n’ai pas même pas réalisé, et je n’ai pas voulu le réaliser parce que j’avais peur que ça parte. Tant que tu n’es pas sur le plateau, ça se peut qu’il tombe le projet. En fait, j’ai été heureuse la première journée que j’ai commencé à tourner. »
Pourquoi pensez-vous qu’il vous a choisie? « Je crois qu’il voulait aller chercher quelqu’un qui est à l’opposé du personnage, que les gens critiquent souvent sur le fait qu’elle est cute ou whatever pour la mettre dans un personnage de frustrée, de méchante. J’étais bien heureuse qu’il m’appelle. »
Était-ce difficile de se mettre dans la peau de cette femme? « Je connaissais plein de femmes frustrées, c’était inspirant. J’en avais rencontré à plusieurs reprises dans mon domaine, je savais où m’en aller. En audition, j’avais acheté des lunettes, je m’étais fait mon personnage presque comme on le retrouve dans le film. Et c’est vrai que ça aide quand tu fais un personnage de composition d’avoir des accessoires. Ça change ta posture, ça change ta façon de parler. »
Camille Léonard Rioux
À quelques heures de la première du film, comment vous sentez-vous? « Je suis soulagée. Je pensais être stressée mais le film a déjà été présenté à Cannes et à Toronto, alors il reste juste le soulagement de savoir que le film va enfin être présenté au Québec. Je suis certaine que le monde va aimer ça. Je suis assez confiante aussi. »
« Après une première ronde d’auditions ils ont appelé mon agent pour savoir si je voulais passer l’audition, mais j’étais à San Francisco... C’est le fun dire ça dans une entrevue, c’est assez glamour! Finalement j’ai passé dans la troisième ronde d’auditions et miraculeusement, j’ai eu le rôle. »
Pourquoi pensez-vous avez décroché le rôle? « Je pense que la ressemblance aide un peu, parce que je joue quand même la fille de ma mère, mais j’espère que qu’ils ont quand même aimé mon audition. Je me suis beaucoup préparée, j’ai bien répété la scène. »
« J’ai commencé à tourner avec ma dernière scène, et c’était ma première expérience sur un plateau de cinéma... Mais je pense que ça s’est bien passé. »
Est-ce que Denys Arcand est un réalisateur intimidant? « Oh non... Peu importe ce qui arrive, quand il y a une shot qui est pas bonne à cause d’un escabeau, il sort de derrière de son moniteur avec le gros sourire pour dire « Bon, recommence! » Il est tellement relax! Il a toujours les mots pour te mettre à l’aise, pour te faire sentir ce que tu dois jouer exactement. »
Quels sont vos projets? « Ça va avoir l’air un peu plate mais... je me concentre vraiment sur l’école. Je veux bien finir mon secondaire, après ça je vais faire un cégep et après une école de théâtre, parce que je veux absolument avoir une formation. »
L'âge des ténèbres prend l'affiche ce vendredi le 7 décembre.