Le premier long métrage de Sophie Lorain, Les grandes chaleurs, prend l'affiche ce vendredi. Pour l'occasion, la réalisatrice et les acteurs Marie-Thérèse Fortin, François Arnaud, Véronique Beaudet et François Létourneau étaient de passage à Québec et ont accordé des entrevues aux médias sur le traversier entre la Vieille Capitale et Lévis.
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Sophie Lorain
Pourquoi avez-vous choisi ce projet en particulier comme premier long métrage ?« En fait, c'est Michel Marc qui avait envie de travailler avec une femme. La production était déjà à ses premiers balbutiements quand on m'a téléphonée, ce n'est pas moi qui est l'instigatrice des Grandes chaleurs. »
Et pourquoi avoir tourné à Québec ?« La ville s'inscrivait déjà dans les premières versions que Michel Marc avait écrites et moi je tenais mordicus à Québec pour trois raisons. Premièrement, dans une comédie romantique, je crois que l'habillage est très important, donc quel plus bel endroit que Québec pour raconter une histoire d'amour. Deuxième chose, l'histoire du film est celle une femme de 52 ans qui vit une aventure avec un homme de 20 ans et elle a très peur des conséquences de cet amour-là, du regard social et c'est beaucoup plus difficile de vivre un amour de ce type-là, de façon anonyme, à Québec que ça l'est dans une grande métropole cosmopolite comme Montréal, où tout le monde se fout pas mal de tout le monde. Et la troisième chose, c'est qu’il y en avait un qui vivait à Lévis et l'autre à Québec, donc il y a cette espèce de métaphore que je trouvais intéressante de devoir prendre le traversier pour se rejoindre. »
Y'a-t-il une différence importante entre réaliser pour la télévision et pour le cinéma?« Oui, il y a une différence. La télévision a une recette particulière parce qu'un épisode de télé se divise en cinq blocs d'une heure ou en tant de blocs d'une demi-heure, il y a des pauses publicitaires, c'est une façon de raconter une histoire mais le cinéma en est une autre. Ce n'est pas le même souffle, ce n'est pas le même support, avec le cinéma on peut respirer les choses beaucoup plus. »
Marie-Thérèse Fortin
« Je connaissais la pièce parce que j'avais assisté à la création au théâtre, il y a plusieurs années à Québec. Un jour mon agent m'a appelée pour me faire savoir qu'il y avait des auditions pour Les grandes chaleurs, le film. À ce moment-là je travaillais avec Michel Marc au théâtre sur une de ses pièces que je mettais en scène. Alors un peu après je suis allée rencontrer Sophie, je la connaissais comme comédienne et aussi parce qu'elle avait réalisé à la télévision, mais je ne la connaissais pas dans la vie. Donc j'ai auditionné, on s'est très bien entendues, j'ai senti tout de suite qu'on était d'accord sur le personnage.
« J'ai fait Sans elle avec Jean Beaudin, qui a été une autre aventure extraordinaire parce que Jean c'est un grand cinéaste. J'ai fait quelques petits caméos parfois dans d'autres films, mais je n'avais jamais eu un premier rôle. »
Y'a-t-il un médium que vous préférez entre la télévision, le théâtre ou le cinéma ?« Non, pour moi c'est comme des voyages différents, des langages différents. C'est l'actrice de théâtre qui m'a permis d'être l'actrice de télé et c'est l'actrice de télé qui m'a permis d'être l'actrice de cinéma. J'ai appris à travers ces langages-là. J'aime autant l'un que l'autre. Au théâtre c'est sûr que le contact avec le public est très agréable, à la télé c'est l'fun de penser que ce que je suis en train de faire entre dans les maisons des gens, entre dans leur intimité, dans leur vie de famille. Et au cinéma c'est un œil qui vient chercher à l'intérieur de toi, tu n'as presque pas à l'extérioriser, il faut vraiment que tu sois en état, et si tu travailles bien la caméra va le lire et va le donner au public, c'est une autre façon de jouer. »
« Nous on travaille du mieux qu'on peut, mais c'est le public qui a le dernier moi et j'espère juste que ça va leur plaire, j'espère qu'ils vont se laisser raconter cette histoire-là et que ça va marcher. »
François Arnaud
Comment décririez-vous votre personnage?« Yannick, c'est un jeune délinquant qui a décidé de se sortir de la merde, de choisir le bonheur et en fait le bonheur pour lui prend la forme de Gisèle, une femme de cinquante ans dont il tombe follement amoureux, mais vraiment amoureux, comme si c'était une fille de son âge. Il la désire et il décide de faire tout ce qu'il peut pour la conquérir. »
« J'ai fait deux auditions pour obtenir le rôle. Une première avec énormément d'autres jeunes hommes et une autre où j'ai vraiment rencontré Sophie et, Marie-Thérèse était déjà choisie donc ils cherchaient à trouver une chimie entre les deux et je pense que ça a cliqué. Elle a tout de suite été très ouverte, simple avec moi, elle me faisait confiance. On avait tous les deux la même vision de ce couple-là. On voulait que les gens y croient. »
Ça ne faisait pas très longtemps que vous étiez sorti du Conservatoire au début du projet? « Non, en fait, lorsque j'ai fait la première audition ça faisait quatre mois que j'étais sorti de l'école. »
Avez-vous d'autres plans dans le futur? « Oui, en fait présentement je suis en train de tourner une série qui commence à TVA en septembre qui s'appelle Yamaska, je suis un des rôles principaux là-dedans. Et il y a quelques projets dans l'air, de théâtre et de cinéma, mais qui ne sont pas encore concrétisés. »
Véronique Beaudet
Qu'est-ce qui vous attirait dans le texte? « C'est du Michel Marc Bouchard, c'est tellement l'fun. En plus, il a été là tout au long du tournage pour toujours rajouter des affaires, ça a vraiment été une expérience extraordinaire autant de la réalisation avec Sophie que de l'écriture avec Michel Marc. »
C'est quand assez même rare qu'un scénariste est présent à ce point-là sur un plateau. « À ce point-là, en effet, c'était assez exceptionnel. Avec la température qu'on a eue, il y a eu certaines scènes qui ont changé pendant le tournage, donc c'était très rassurant de l'avoir parmi nous. »
« J'adore vraiment le médium de la caméra. Là je viens de finir un deuxième long métrage avec Robin Aubert, À l'origine d'un cri. Je prendrais, comme plusieurs actrices probablement, 250 jours de tournage par année. »
François Létourneau
Comment décririez-vous votre personnage?« Louis, c'est un homme angoissé, qui a une relation assez fusionnelle avec sa jumelle. La vision qu'il a de sa mère est assez figée dans le temps, il la voient un peu comme une veuve esseulée, une femme vieillissante qui a besoin d'être aidée par ses enfants alors qu'ils ne le savent pas mais Gisèle vit une histoire d'amour torride avec un jeune homme de 20 ans. »
Comment est-ce d'être dirigé par Sophie Lorain?« Moi j'ai vraiment aimé ça être dirigé par elle, c'est une bonne actrice, donc elle sait vraiment comment diriger les acteurs. Elle est très franche et très concrète dans ses conseils, mais elle nous laisse quand même assez de liberté. C'était très agréable. »
Comment était la chimie entre les acteurs?« Je ne connaissais pas Véronique du tout et ça c'est bien passé. Il y avait une belle camaraderie sur le plateau. »
Le tournage c'est fait principalement à Québec. « Oui, on a tourné à Lévis, dans le Vieux-Québec, on a aussi tourné dans un chalet à vingt minutes de Québec. Moi je suis originaire de Québec, donc c'était vraiment l'fun pour moi de venir tourner dans ma région ».
Le film prend l'affiche ce vendredi.