De passage dans le cadre de Cinémania pour présenter son film Fais-moi plaisir!, qui a pris l'affiche le 20 novembre, Emmanuel Mouret a rencontré la presse, lui qui était aussi venu au Québec il y a deux ans pour montrer Un baiser s'il-vous-plait. « C'est la cinquième fois que je viens avec un film. Je commence à avoir certains liens, même certains liens d'amitié, avec les Québécois. C'est toujours étranger pour quelqu'un qui vient de France, de venir en Amérique et d'entendre parler français, d'être dans ce mélange de deux cultures. »
Est-ce que les publics québécois et français se ressemblent? « Je ne fais pas des films qui sont très large public ou très commerciaux, je m'adresse à un public qui est curieux, qui aime le cinéma. J'essaie de faire le film que j'aimerais voir. Je me mets à la place du public. »
Dans le choix des comédiennes, vous semblez à la recherche de la femme parfaite. « Je choisis des comédiennes qui à la fois me font rêver, et me charment. Ce sont des femmes qui ont une personnalité bien à elles, assez particulières... J'aime les femmes drôles aussi. Ce sont des femmes dont je pourrais tomber amoureux. »
Il y a aussi votre personnage, que vous incarnez, qui vous suit de film en film... Est-il directement inspiré de votre personnalité? « Étant donné que je suis l'interprète, oui, il y a un certain nombre de choses en commun, ne serait-ce que le physique ou sa manière de réagir à certaines choses. » Envisagez-vous parfois de ne pas l'incarner? « Oui, oui, chaque fois. Peut-être que je le ferai à un certain moment. Le fait que je joue dans mes films me permet de rendre le film plus personnel, plus complice avec le spectateur. »
On parle parfois de vous comme le « Woody Allen du cinéma français », qu'en pensez-vous? « J'ai beaucoup trop d'admiration pour Woody Allen, pour prendre ça vraiment au sérieux. Je sais que c'est exagéré. »
En France, faites-vous la distinction entre le cinéma populaire et le cinéma d'auteur? Où vous situez-vous? « Je ne pense pas qu'un film soit meilleur parce qu'il est d'auteur, ou qu'il soit bon parce qu'il est commercial, ou vice versa. Il y a des bons films dans les deux catégories, et il y a des films. Moi je suis un peu embarrassé, parce qu'on a usage de dire que mes films ne sont pas d'auteur, à cause de leur légèreté, et qu'en même temps ils ne sont pas commerciaux. J'ai l'impression de me retrouver le cul entre deux chaises. »